San Pedro de Atacama Celestial Explorations

La solution complète pour observer le ciel d'Atacama

De la catastérisation à la catastéroïdation...

Cette page de blog pour expliquer un peu la manière dont j’ai nommé les astéroïdes que j’ai découvert. Ce qui peut, ou pas, vous intéresser.

Wikipedia nous dit : Le mot catastérisation, qui contient la racine grecque aster (étoile), désigne la transformation d’un être en constellation ou en étoile ou le transfert de son âme dans le ciel. Il concerne donc surtout la mythologie grecque et la notion de vie après la mort.

Le catastérisme désigne le dessin formé par les étoiles, la disposition des étoiles dans une constellation.

Un grand nombre de constellations sont reliées à des héros de la mythologie grecque : Hercule, Persée, Andromède, Cassiopée, Céphée (roi d’Ethiopie, marié à Cassiopée, père d’Andromède). Orion et les grand et petit chiens.

Pégase (bien qu’un cheval), mais aussi la grande et petite ourse, dont une des légendes nous dit qu’il s’agit d’une nymphe, Callisto, amante de Zeuss, que Hera, l’épouse de Zeuss, transforma elle et son fils en grande et petite ourse. Dans certains cas, la catastérisation peut être un châtiment.

Il y a plus récent, puisqu’il existe des personnages historiques pour lesquels une constellation a été nommée: La chevelure de Bérénice est nommée pour la reine Bérénice II d'Égypte, épouse de Ptolémée III Evergetes ( voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Chevelure_de_B%C3%A9r%C3%A9nice ). Le second exemple est la constellation de l’écu de Sobieski (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cu_de_Sobieski )

Faute d’avoir une constellation rien qu’à soi  , on peut également avoir une étoile nommée de son nom. Je ne parle pas bien sûr des arnaques sur internet où une compagnie vous vend un vague diplôme, pour une somme supérieure à 100 euros, vous disant qu’ils ont nommé une étoile à votre nom. Ces dénominations n’ont absolument aucune valeur officielle, et il n’est d’ailleurs pas dit que la même compagnie, ne vend pas la même étoile à plusieurs personnes. J’ai une connaissance qui vend un logiciel de cartographie céleste, et à qui des clients ont demandé s’ils pouvaient voir « leur » étoile avec son logiciel. Il a demandé à la compagnie qui avait « nommé » l’étoile en question s’il pouvait obtenir et utiliser leur catalogue, ce qu’ils ont bien évidemment refusé de faire.

Je parle évidemment de quelques étoiles, telle que l’étoile de Barnard, une des étoiles les plus proches du soleil, et dont le mouvement propre, le déplacement sur le ciel, est le plus élevé de toutes les étoiles. Plusieurs astronomes ont réalisé des catalogues d’étoiles, tels Wilhelm Gliese qui a réalisé un catalogue des étoiles proches du soleil, Il existe des étoiles nommées pour certains astronomes, tel Lalande (Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande). Il existe aussi, bien qu’il n’ait jamais été observé, et pour cause, le nuage de Oort, la ceinture de Kuiper. Qui n’aurait d’ailleurs jamais dû être nommée ceinture de Kuiper mais ceinture de Fernandez. Gérard Kuiper, astronome américain d’origine hollandaise, dans les années 50 a publié un papier dans lequel il postulait l’existence d’une ceinture d’astéroïdes au-delà de l’orbite de Pluton. Julio Fernandez, astronome uruguayen, a lui publié dans les années 60, un papier postulant l’existence d’une ceinture d’astéroïdes transneptuniens, ce qui s’est révélé correct. Kuiper n’a jamais postulé l’existence de la ceinture de Kuiper. Mais si vous avez lu le petit prince, vous savez qu’un astronome qui ne vient pas du bon pays a moins de chance qu’un autre venant d’un endroit plus respectable….

Un moyen sûr d’avoir son nom attaché à un objet céleste est de découvrir une comète. Si vous êtes le seul découvreur, elle prend officiellement votre nom. Mais il devient de plus en plus difficile (et plus cher) de découvrir une comète. Plusieurs programmes professionnels, la majorité subventionnée par la NASA scanne le ciel et découvre les comètes bien avant qu’elles ne soient visibles avec des moyens amateurs. Il arrive encore de temps à autres qu’un amateur découvre une comète visuellement, tel le regretté Don Machholz, qui a découvert en 2018 la comète Machholz-Fujikawa-Iwamoto (C/2018 V1). Les deux autres amateurs sont des japonais qui ont découvert la même comète, avec des téléobjectifs photographiques. La précédente comète découverte visuellement date de 2010 (comète Ikeya-Murakami P/2010V1). De nombreux amateurs utilisent des télescopes puissants munis de caméras électroniques (CCD) et ont réalisé malgré tout un faible pourcentage des découvertes de comètes (voir http://www.cometchaser.de/discoverystories/Comet-discoverers.html ).

J’ai ainsi découvert huit comètes, mais seulement une porte uniquement mon nom, 115P/Maury, qui est une comète périodique que j'ai découvert en 1985 et que j'ai revu plusieurs fois lors de ses autres passages près du soleil. Il y eu aussi 1987C Maury Phinney, puis 198P/ODAS (découverte par mes soins, mais nommée pour le nom du programme qui a permis la découverte), et plus récemment dans le cadre du programme MAP avec mon collègue Georges Attard les comètes C/2021J1 Maury-Attard, P/2021 Attard-Maury, C/2021X1 Maury-Attard, C/2022 J1 Maury-Attard et C/2022 N1 Attard-Maury

Catastéroïdation :

Pourrait se définir comme le fait de nommer un astéroïde pour une personne. Il n’est pas considéré convenable de nommer un de ses astéroïdes pour soi-même. C’est donc mon collègue américain Ted Bowell de l’observatoire Lowell en Arizona qui a nommé 3780 Maury en 1985.

Expliquons : Il existe des millions d’astéroïdes dans le système solaire. Sur un cliché astronomique pris avec un temps de pose relativement court, un astéroïde est impossible à distinguer d’une étoile, c’est un point de lumière. Si le temps de pose augmente, ou si on prend deux clichés à des dates différentes, alors la différence devient évidente, les étoiles sont fixes et les astéroïdes se déplacent, puisque ils tournent autour du soleil. Avec un bon télescope, muni d’une bonne caméra électronique (caméra CMOS), on peut facilement observer plusieurs centaines d’astéroïdes par nuit. Lorsque nous observons près de l'écliptique, il est fréquent de mesurer plus de 5000 astéroïdes (pratiquement tous connus) durant la nuit. Le premier astéroïde a été découvert en 1801, et dans les années 1970 nous en connaissions environ 3000. La grande majorité orbitent entre Mars et Jupiter dans ce qui s’appelle la ceinture principale des astéroïdes. Un astronome travaillant sur les astéroïdes dans les années 1970 était un looser. Le sujet n’était plus intéressant, et découvrir un astéroïde supplémentaire, ce qui prenait énormément de temps (aucun moyen de calcul tel que nos ordinateurs actuels), n’apportait rien de nouveau à la connaissance du système solaire. Suite aux programmes d’exploration spatiale, qui ont révélé que la grande majorité des corps à surface solide du système solaire étaient recouverts de cratères d’impacts, s’est posé le problème de savoir s’il existait des astéroïdes potentiellement dangereux pour la Terre. La découverte des astéroïdes a retrouvé un intérêt certain auprès de certains astronomes, et depuis 1970 et aujourd’hui nous sommes passés de 3000 astéroïdes connus à plus de 1.3 millions. Le nombre d’astéroïdes géocroiseurs (mot que j’ai inventé en 1992) est passé de 23 à plus de 31000. Entre temps, nous sommes passés de l’imagerie argentique à l’imagerie digitale, et de la détection « à l’œil » par un observateur, à la détection automatique avec des logiciels spécialisés. Comme il fallait s’y attendre aucun astéroïde ne s’est jusqu’à présent révélé dangereux, mais c’est une information importante à obtenir. Les très gros astéroïdes géocroiseurs ont vite tous été recensés (dernier astéroïde géocroiseur de grande taille découvert en 2001), puis les astéroïdes de l’ordre de 1km de diamètre (nous arrivons aujourd’hui à la fin de leur inventaire), et bientôt nous connaîtrons tous les astéroïdes géocroiseurs de taille supérieure à 100 mètres de diamètre).

Une fois que suffisamment d’observations ont été obtenues, pendant un intervalle de temps assez grand, et que l’orbite de l’astéroïde est connue, il est numéroté. A partir de ce moment, le découvreur, qui est l’astronome dont les observations ont permis le calcul de l’orbite initiale, peut suggérer un nom pour l’astéroïde auprès du WGSBN (Working Group on Small Bodies Nomenclature) de l'UAI (Union Astronomique Internationale). Il est alors nécessaire d’écrire une citation de quelques lignes expliquant l’origine et le choix du nom. Il existe quelques règles simples (on ne peut nommer aucun astéroïde pour un personnage politique ou militaire, du moins pas avant 100 années après son décès, en théorie pas de nom d’astéroïdes pour des animaux), je vous recommande la lecture du livre de mon collègue et ami Michel Ory : Chasseur d’astéroïdes ( https://www.editions-lepommier.fr/chasseur-dasteroides )

A l’époque de la photographie argentique, la mesure de la position d’un astéroïde sur une plaque photographique était un procédé très lent : Il fallait déjà repérer l’astéroïde par son mouvement sur la plaque. Si le temps de pose avait duré une heure, les étoiles étaient rondes et l’astéroïde avait laissé une traînée à cause de son mouvement. Donc il fallait inspecter la plaque avec une loupe, ou loupe binoculaire. Ensuite il fallait repérer, autour de la trace de l’astéroïde dont on souhaitait mesurer la position, une série d’étoiles de référence dont nous avions la position dans un catalogue astrométrique. Il fallait ensuite mesurer, au dixième de micron, grâce à une machine la position de l’astéroïde et celles des étoiles de références, entrer tout cela dans un programme qui tournait soit sur un ordinateur, soit sur une calculette de poche (elles commençaient à être performantes dans les années 80) et on obtenait un point et il en fallait des dizaines pour obtenir la découverte de l’astéroïde. On ne mesurait alors que les astéroïdes qui semblaient intéressants, ceux dont la trace était nettement plus grande que ceux de la ceinture principale, ou dans une direction différente. Et il arrivait que l’astéroïde que vous aviez mesuré était déjà connu, ou que vos mesures, une fois arrivées au centre des petites planètes (minor planet center) étaient identifiées comme étant celle d’un astéroïde découvert plusieurs années auparavant et perdu depuis.

Durant cette époque, j’ai travaillé au télescope de Schmidt du CERGA (Centre d’Etudes et de Recherches en Géodynamique et Astronomie) sur le plateau de Calern, au-dessus de la commune de Caussols dans les Alpes Maritimes, puis au télescope de Schmidt de l’observatoire du Mont Palomar en Californie d’Octobre 1984 à Octobre 1988. Une fois rentré à Caussols, j’ai principalement travaillé pour mettre l’instrument en état de marche, ce qui n’avait pas été fait auparavant, puis le transformer pour pouvoir utiliser des films photographiques à la place de plaques photographiques. Les plaques, commercialisées par Kodak, mesuraient 30x30cm et coûtaient une petite fortune (de l’ordre de 150 euros par plaque et il arrivait d’en exposer une douzaine dans la nuit, alors que le film coûtait quelques euros) puis lorsque la technologie a été disponible de construire une première caméra électronique, puis une seconde, dotée d’un détecteur de 4 mégapixels, ce qui en faisait à l’époque la plus grande caméra digitale utilisée dans un observatoire en Europe. En cette époque de pionniers, il fallait tout réaliser, construire la caméra, et ses accessoires, mais aussi écrire les logiciels pour l’utiliser, et utiliser le télescope dans lequel était la caméra, alors qu’aujourd’hui tous ces matériels et logiciels existent dans le commerce. La première caméra utilisée sur le télescope a été construite sur mes deniers personnels, personne à l’observatoire n’ayant supporté l’idée de le faire. Cette caméra, de petite taille a permis néanmoins de commencer à développer les logiciels nécessaires et de montrer la faisabilité d’une caméra plus grande. J’ai pu obtenir le capteur de cette seconde caméra (2000x2000 pixels) via le JPL (Jet Propulsion Laboratory de la NASA), et j’ai adapté le premier contrôleur de caméra à ce second détecteur. Nous avons pu ensuite bénéficier d’une aide par des contrats avec le BMDO américain pour la construction d’un second contrôleur de caméra et de l’aide du DLR pour la réalisation de la carte d’interface qui permettait de contrôler l’ensemble depuis un ordinateur type PC qui fonctionnait sous DOS à l’époque. Entre temps le CERGA avait été regroupé avec l’observatoire de Nice et le tout était devenu l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA). Il n’y eu que très peu d’astronomes de l’OCA pour supporter le programme de recherche d’astéroïdes, et, alors que tout fonctionnait très bien, le télescope a été fermé en 1999. A l’époque l’OCA attribuait un généreux budget de 20000 francs annuels au télescope. D’un autre côté, l’OCA prenait 10% des contrats obtenus par ailleurs (via le BMDO ou le DLR), soit… 20000 francs. Le programme de recherche d’astéroïdes ne coûtait donc aucune ressource à l’observatoire mais a malgré tout été fermé. En grande partie par l’action d’imbéciles post soixante huitards qui considéraient comme un sacrilège de dépenser de l’argent dans des instruments d’observations alors que la science « moderne » devait être faite uniquement par la toute puissance des ordinateurs… C’est de cette époque qu’existent les « astrophysiciens », qui ont remplacé les « astronomes », de la même manière que les « géophysiciens » ont remplacé les « géologues ». Il y avait la volonté de faire de la nouvelle science, d’une nouvelle manière. D’un côté les « casseurs de cailloux » qui ont été remplacé par de « vrais scientifiques » qui faisaient des modèles du globe, et de l’autre des « vrais astronomes » qui faisaient des modèles du système solaire sur des ordinateurs qui ont remplacés les « vieux barbus » qui passaient des nuits à collecter des données derrière leurs télescopes. Ils avaient la volonté de supprimer les mandarins tous puissants, ils n’ont évidemment fait que les remplacer.

Le point positif de cette époque était que tous les astéroïdes de la ceinture principale, que l’on avait négligé auparavant, devenaient facilement mesurables et qu’il était donc facile, ou plus facile qu’aujourd’hui, de découvrir des astéroïdes. A l’époque nous avons pu monter une collaboration entre notre observatoire et un laboratoire du centre de recherche spatial allemand (DLR Berlin) qui s’est appelée ODAS (OCA DLR Asteroid Survey) et qui a permis la découverte de plus de 2200 astéroïdes nouveaux. De ces 2200, aujourd’hui plus de 1300 sont déjà numérotés, et en tant que découvreur je peux aujourd’hui baptiser la moitié de ces astéroïdes. Voir : https://en.wikipedia.org/wiki/OCA%E2%80%93DLR_Asteroid_Survey

Je suis donc pour l’instant, et probablement pour toujours l’astronome français qui aura découvert le plus d’astéroïdes (et de comètes ). Et il m’a semblé logique de favoriser des noms liés à la culture française, vu que, malgré le peu de support de la communauté astronomique française, mon salaire de l’époque était payé par les contribuables français.

Bienvenue à mon panthéon (en espérant n'avoir oublié aucun des astéroïdes en question).

Les astéroïdes géocroiseurs, par tradition, doivent être nommés d’après des divinités antiques. J’ai donc nommé 5370 Taranis, 3838 Epona (ces deux astéroïdes découverts avec le télescope de Schmidt du Mont Palomar lorsque j'y travaillais), 11284 Belenos, 4179 Toutatis (avec l’équipe du télescope de Schmidt), puis suite à ODAS: 189011 Ogmios, et ensuite des noms plus liés à la mythologie celtique, comme 16912 Rhiannon, 452307 Manawydan. D’autres astéroïdes géocroiseurs, découverts à Caussols ont aussi été nommés : 3752 Camillo, 5164 Mullo.

Dans les astéroïdes découverts avec le télescope de Schmidt de Caussols, un certain nombre ont été nommés pour les instances liées au télescope : 2252 CERGA, 3056 INAG, 8952 ODAS, 9950 ESA et 100122 AlpesMaritimes.

Les membres de l’équipe du télescope de Schmidt ont également reçu des noms d’astéroïdes, tel 3913 Chemin, 4602 Heudier, 4892 Chrispollas, 5576 Albanese, 8788 Labeyrie (Catherine Labeyrie, épouse d’Antoine, travaillait au télescope de Schmidt), 13251 Viot, ainsi que des membres de leur famille, 8009 Beguin (épouse de Christian Pollas), ou 16804 Bonini (fille de Robert et Henriette Chemin), 11401 Pierrealba (fils de Dominique Albanese). Des proches de l’équipe (des astronomes de l’OCA ayant permis la survie du télescope à l’époque) en commençant par l’opticien qui avait réalisé l’optique du télescope, 3765 Texereau, et 5769 Michard (ancien directeur de l’OCA), 31174 Rozelot (ancien directeur de l’observatoire), 4603 Bertaud (un astronome de l’observatoire de Meudon qui avait poussé pour la construction de ce télescope de Schmidt dans les années 60), 7928 Bijaoui qui a longtemps présidé le conseil scientifique du télescope, 16984 Veillet. Hans Scholl qui avait permis le programme DLR avait déjà un astéroïde, mais ces fils en ont reçu un : 11353 Guillaume et 11669 Pascalscholl.

Viennent aussi des ingénieurs, étudiants et astronomes amateurs ou pas, anciens stagiaires du télescope ou pas, qui ont contribués à l’époque aux découvertes faites avec le télescope, 6375 Fredharris (ingénieur électronicien de l’observatoire du Mont Palomar qui m’a permis de dupliquer le contrôleur électronique des caméras de cet observatoire et aidé à sa réalisation), 10424 Gaillard (ancien stagiaire ayant développé un programme de détection automatique d’astéroïdes), 10907 Savalle (ancien stagiaire ayant entres autres développé le programme d’acquisition d’images de la caméra, travaillant aujourd’hui à l’observatoire de Meudon), 18626 Michaelcarr (ingénieur mécanicien de Palomar, puis de la SLOAN Survey à Princeton, ayant aidé sur la conception mécanique de la caméra), 20228 Jeanmarcmari (ancien stagiaire électronicien du télescope, ayant grandement aidé à la réalisation de la première caméra), 22717 Romeuf (ancien stagiaire du télescope, ayant réalisé le second programme de gestion du télescope)

J’ai nommé toute une série d’astéroïdes pour des journalistes ou vulgarisateurs scientifiques, en grande majorité français, 10943 Brunier (ex France Info, ex Ciel et espace, Sciences et Vie), 11158 Cirou (rédacteur en chef de la revue Ciel et Espace), 12064 Guiraudon (fondateur de l’ANCS, devenue FNCS, puis ANSTJ, puis Planètes Sciences), 13674 Bourge (fondateur de l’Association Française d’Astronomie), 14617 Lasvergnas (directeur de l’Association Française d’Astronomie), 21553 Monchicourt (ex France Info), 22512 Cannat (Le Monde), 22519 GérardKlein ( Va savoir…), 23877 Gourmaud, 23882 Fredcourant, 23890 Quindou (les trois compères de C’est pas sorcier), 28248 Barthelemy (Le Monde), 31453 Arnaudthiry (blogueur youtube, alias astronogeek), 33434 Scottmanley (ex astronome, youtuber), (31426) DavidLouapre (Sciences Etonnantes), (35419) BeckySmethurst

Il y a aussi une bonne liste d’astronomes amateurs français ou étrangers accomplis : 5671 Chanal, 6820 Buil (astronome amateur français, pionnier de la technologie des caméras CCD), 9811 Cavadore (idem), 11392 Paulpeeters (astronome amateur belge), 12598 Dragesco, 13231 Blondelet, 13500 Viscardy, 13793 Laubernasconi, 14141 Demeautis, 14613 Sanchez, 15389 Geflorsch (astronome amateur lorrain, co fondateur du groupe de Lorraine de la SAF), 15845 Raymondavid, 18649 Fabrega (ancien président de l’association panaméenne d’astronomie), 19410 Guisard (ex opticien du VLT, et astronome amateur), 20230 Blanchard (opticien), 20246 Frappa, 21380 Devanssay (opticien et astronome amateur), 13946 Marcelleroux, 25018 Valbousquet, 25126 Laurentbrunetto, 25259 Lucarnold (professionnel, mais publiant toujours des observations d’étoiles variables et de comètes en tant qu’amateur), 26275 Jefsoulier, 28105 Santallo, 29633 Weatherwax, 29696 Distasio, 29725 Mikewest (les trois derniers de l’équipe originale de OPT en Californie), 31389 Alexkaplan (astronome amateur nancéen, co fondateur du groupe de Lorraine de la SAF, créateur de l’observatoire où j’ai commencé à observer à Nancy Vandoeuvre), 31345 Benhauck (amateur, fils de Penny Distasio, vice-président actuel de Celestron), 47002 Harlingten (fondateur d’un réseau de suivi d’exoplanètes). Il y a aussi 13739 Nancyworden, épouse de 31416 Worden, la personne qui m’a permis d’avoir le financement pour créer l’instrumentation du télescope.

Plusieurs astronomes professionnels ont été aussi honorés, quasi aucun de l’Observatoire de la Côte d’Azur, sachant qu’il est difficile de n’avoir pas bougé le petit doigt pour soutenir le programme de découverte d’astéroïdes, voir avoir fait des pieds et des mains pour le fermer, et en plus recevoir un astéroïde en remerciement… Autre ceux déjà cités, on trouve 9553 Colas, 9554 Dumont (découvert par R. Chemin), 13499 Steinberg (autre découverte de l’équipe originale du Schmidt), 14189 Sevre (astronome de l’IAP), 14972 Olihainaut (astronome à l’ESO), 15008 Delahodde (ex astronome de l’ESO), 15052 Emileschweitzer (variabiliste), Aflorsch (Alphonse Florsch ancien directeur de l’observatoire de Strasbourg, frère de Gérard Florsch, sus nommé), 16002 Bertin (IAP, créateur du programme sextractor, utilisé par ODAS pour la détection d’astéroïdes), 17029 Cuillandre (CFHT, aujourd’hui CEA), 17764 Schatzman, 19395 Barrera (UCN Chile), 19397 Lagarini (ex ESO, organisatrice d’un meeting sur les astéroïdes transneptuniens), 19457 Robcastillo (ingénieur mécanicien du VLT et astronome amateur, constructeur de télescopes), 24988 Alainmilsztajn (CEA, membre de l’équipe de EROS2), 28251 Gerbaldi, 29446 Goughenheim, 29508 Botinelli, 31387 Lehoucq, 3334 Turon et 33335 Guibert. Suit tout une série d’astronomes du bureau des longitudes de Paris : 15905 Berthier, 15971 Hestroffer, 15986 Fienga (aujourd’hui à l’OCA),  17869 Descamps, 17879 Robutel, 17893 Arlot, 18569 Thuillot, 18572 Rocher, 18574 Jeansimon, 18579 Duongtuyenvu, 18581 Batlo, 18605 Jacqueslaskar, 21128 Chapuis.

De nombreux chanteurs, un poète et quelques groupes de musiques font également partie de la liste : 6587 Brassens, 18264 Prévert, 19367 Pink Floyd, 19383 Rollingstones (bon nom pour un astéroïde, non ?), 22521 ZZTop (qui était la musique avec laquelle nous clôturions souvent les nuits d’observation), 23937 Delibes, 24997 Petergabriel, 25131 Katiemelua, 27004 Violetaparra, 27052 Katebush, 27147 Mercedessosa, 27949 Jonasz, 27968 Bobylapointe, 28151 Markknopfler, 29614 Sheller, 31201 Michellegrand, 152188 Morricone et une grande série (non terminée) de sopranos, en commençant par 29384 Mariacallas, 31104 Annanetrebko, 31249 Reneefleming, 31349 Uria-Monzon, 33034 DianaDamrau et une série de sopranos ayant interprété l’opéra Lakmé à l’opéra comique : 33343 Madorobin, 33344 Madymesplé, 33345 Nataliedessay, 33346 Sabinedevieilhe.

Outre 8687 Caussols et 100122 Alpes Maritimes, il y a évidemment plusieurs lieux qui ont reçu des noms d’astéroïdes, tels 13701 Roquebrune (le village où vit Dominique Albanese), 33330 Bareges (ville très proche de l’observatoire du Pic du Midi), et 18634 Champigneulles, 18635 Frouard, 18636 VilledePompey, 18637 Liverdun, ces 4 derniers étant respectivement la ville où j’ai vécu jusqu’à l’âge de 11 ans, celle où j’ai vécu ensuite, celle où je suis né, et celle où j’ai passé toutes mes vacances d’enfant, et où se trouvait la maison de mes grands-parents. Si vous voulez les trouver sur une carte, voir juste au-dessus de Nancy en Lorraine. J’ai complété la série avec 18638 Nouet qui est un astronome né à Pompey, quelques siècles avant moi et qui entres autres a participé à la campagne d’Egypte de Napoléon. Il y a aussi 18725 Atacama, et 18745 SanPedro qui sont la région et le village dans lequel je vis aujourd’hui.

J’ai eu une phase « ingénieurs CCDs », en commençant par 11740 Geirgesmith (un des co-inventeurs des détecteurs CCD ), 4558 Janesick (ingénieur du JPL qui a crée la science des CCDs en astronomie), 14669 Beletic (organisateur des miniworkshops de l’ESO sur les CCDs et également à l’époque responsable du département détecteurs de l’ESO), 16887 Blouke (responsable des CCDs à l’époque chez Tektronix), Bredthauer (ingénieur, créateurs de CCD chez Loral, puis Ford, puis dans sa propre compagnie), 20399 Michaellesser, 20405 Barryburke, 21531 Billcollin, 20259 Alanhoffman.

Dans aucune catégorie particulière, je peux aussi citer :

-         un médecin militaire : 29078 Mauricehilleman (l’inventeur d’une grande partie des vaccins qui ont permis de sauver certainement des millions de vie).

-         Une actrice : 17744 Jodiefoster, pour son rôle dans le film Contact, d’après l’œuvre de Carl Sagan.

-         Un personnage imaginaire : 17777 Ornicar, de façon à pouvoir enfin le trouver quelque part. J’ai nommé Ornicar en l’honneur des professeurs de français que j’avais eu durant ma scolarité.

-         Un dessinateur 27167 Quino, le créateur de Mafalda.

-         Un microprocesseur : 8080 Intel, le 8080 Intel ayant été le précurseur des microprocesseurs utilisés dans les PCs (suivi du 8086, puis 80286, 396, 486, puis les I3, I5, I7 et I9 actuels)

-         Un frère lassalien : 4482 Frerebasile, fondateur de la société lorraine d’astronomie, qui a été un personnage important dans ma vie, également le parrain de mon fils.

-         Un accordéoniste : 121022 Galliano, pour Richard Galliano. Il existait déjà un astéroïde 12102 Piazzola (pour Astor Piazolla, qui fût un des maîtres de Richard Galliano)

Je n’ai bien sûr pas oublié ma famille. Outre 3780 Maury, il existe également 21001 Trogrlic (le nom de jeune fille de ma mère), 4404 Enirac (mon ex), 8184 Ludéric, mon fils, mais qui est un astéroïde découvert par deux astronomes amateurs japonais. Les personnes qui calculent rapidement auront immédiatement vu que 3780+4404=8184. 8636 Malvina, ma fille, née à San Diego, lorsque je travaillais à Palomar, dont l’astéroïde a été découvert à Caussols le jour de sa naissance, 27110 Annemaryvonne, ma sœur. Très prochainement, il y aura 29534 SabrinaAksil, ma belle fille, et donc 37818 JuliaMaury ma petite-fille née en Mai 2019, et les mêmes calculateurs rapides auront compris que 29534+8184=37818.

 

Comme règle générale je me suis fixé de ne pas faire dans la nécrologie, je préfère nettement donner un astéroïde à une personne vivante qu’à un cher disparu, l’idée étant que si on commence avec un, on crée une jurisprudence qui fait que tous les mois je serai sollicité pour baptiser un de mes astéroïdes pour une personne récemment décédée. J’ai une liste que je maintiens d’astéroïdes probables, et quand j’ai le temps je fais la citation. De nos jours le CSBN est plus qu’inefficace, et j’ai des noms d’astéroïdes qui ont été soumis au MPC depuis 9 mois et qui n’ont toujours pas été acceptés. Il arrive que certains sont rejetés, mais le CSBN étant si mal organisé, ils ne préviennent pas et il faut envoyer des emails pour savoir pourquoi telle ou telle proposition a été acceptée. On est loin d’un système démocratique et ouvert tel qu’il devrait l’être.

Dans le cas des astéroïdes nommés pour des personnes, il m’est arrivé dans quelques cas, a posteriori de regretter d’avoir baptisé tel ou tel astéroïde, ou de ne l’avoir pas fait. Il m’est arrivé de ne pas arriver à contacter la personne en question. Certains en n’ont absolument rien à faire, d’autres sont très heureux. La chanteuse britannique Kate Bush par exemple nous a invité à Londres pour un de ces (derniers ?)  concerts. Dans la grande majorité des cas néanmoins les personnes qui ont été catastéroïdées en sont très contents. Certains ingrats omettent le fait que c’est moi qui ai décidé de nommer un astéroïde pour leur petite personne et se font mousser en disant que c’est l’Union Astronomique Internationale elle-même qui a attribué tel nom d’astéroïde à leur petite personne en raison de leur grandeur personnelle. L’humain est petit certaines fois…

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