Utilisation pratique du Robofocus
Published on Sunday 28 October 2001
Ce texte a été écrit en 2001, et à l'époque le Robofocus était en gros le seul système de mise au point automatisé. De nos jours il existe des solutions moins coûteuses (voir par exemple l'USB-Focus), et bien meilleure que le Robofocus, par exemple avec un affichage, ou un port USB, les ports séries étant (hélas) tombés en désuétude, ou avec un switch permettant le recalage à 0 du focuser. Il n'existe pas encore à ma connaissance de systèmes ayant un codeur absolu de position, ça serait pourtant bien pratique... les systèmes de focalisation des télescopes professionnels utilisent la lecture de différents points de température sur le télescope. Fréquemment on a une sonde collée sur l'optique primaire, sur la secondaire, sur le haut du tube, sur le barillet du primaire et une autre qui mesure la température de l'air. Le tout permet d'avoir un modèle précis de la dilatation du télescope en cours de nuit (sur les trés gros télescopes des dilatations de 5 à 10mm dans la nuit sont courant). Le Robofocus était conçu comme un système permettant de motoriser de manière répétitive un porte oculaire. Aujourd'hui, certaines caméras sont très lourdes, et il faut des focusers prévus pour porter plusieurs kilogrammes sans broncher. Souvent l'électronique du dit focuser est inclue dans le focuser. L'ensemble "caméra-roue à filtres - correcteur optique" de mon Newton de 60cm pèse 12 kilogrammes. J'utilise depuis plusieurs années des motorisations Microtouch de Starizona, des focusers Optecs, FLI, etc... j'ai eu à réutiliser un robofocus et à refaire un câble RS232, et j'ai vu que depuis, le type de câble avait changé, donc j'ai mis à jour cette partie de la page. Je disais donc, à l'époque.... :
Pour l'instant, je n'ai eu qu'une utilisation épisodique de ce système. Je l'ai acheté en version 2 et l'ai fait changer en version 3.3 avec une sonde de température qui permet de compenser la dérive de foyer avec la température. Il consiste en un moteur pas à pas relié au bouton de focalisation par une courroie crantée. Ce moteur est relié via un petit câble plat à un boîtier de commande qui possède deux boutons pour déplacer le foyer dans un sens ou dans l'autre. Ce boîtier peut être connecté à un PC via une liaison RS232, il peut également, sur option, être relié à un petit boîtier de commande, et peut également commander quatre sorties logiques. Aux USA, le vendeur commercialise un système permettant de commander 4 périphériques fonctionnant en 110 volts (avec les prises au format américain). L'utilisateur européen ou restedumondesque peut se faire un petit boîtier avec 4 relais capables de commander des périphériques 220 volts. On peut ainsi assurer par exemple la fermeture d'un abri, l'extinction du LX200, la rotation d'une coupole, etc... Le logiciel est simple à utiliser, et par ailleurs le source (en visual basic) est fourni avec le système. La documentation est assez complète, qui vaut bien les 300 dollars et quelques qu'il coûte. L'installation est très simple, mais à terme, je vais visser la platine de support du moteur pas à pas sur l'arrière du télescope. Il est pour l'instant fixé par un adhésif double face qui a tendance à bouger un peu. Il est livré avec un câble RS232 de 4 mètres de long. J'ai acheté un câble d'extension de téléphone, de 7.5 mètres de long, ce qui lui donne la même longueur que le câble RS232 qui est livré avec le LX200, ce qui me permet de tout commander depuis la maison. Le câble d'origine est du même type, mais à 6 connecteurs à la place de 4 pour celui du téléphone. Il est livré avec un adaptateur prise plastique vers DB9 du port série. J'ai mis mon câble dans cet adaptateur, mais ça ne marchait pas. J'ai donc démonté l'adaptateur prise plastique/DB9 pour voir comment il était connecté, puis coupé une des extrémités du câble téléphone et soudé directement une prise DB9 femelle.Le schéma de câblage est le suivant :
DB9 | Câble |
---|---|
1 | NC |
2 | RXD |
3 | TXD |
4 | NC |
5 | Masse |
6 | NC |
7 | au 8de la DB9 |
8 | au 7 de la DB9 |
9 | NC |
Comme on le voit sur la photo ci dessus, il y a un strap entre la pin 7 et 8 de la db9. La masse du câble va à la prise 5 et les deux fils 2 et 3 assurent la transmission de données. Au niveau du câble, il possède 4 fils. Si on considère que le câble 1 est celui qui est le plus à l'extérieur lorsqu'il est branché sur le boîtier du robofocus, on a le schéma suivant :
1 | 3 de la DB9 |
2 | 2 de la DB9 |
3 | NC |
4 | masse |
Sur cette image on voit le câble téléphonique branché sur le boitier de contrôle du Robofocus, le fil 1 est le plus à l'extérieur du boitier, donc le plus à droite sur cette image.En utilisation pratique, il est possible de brancher le Robofocus sur le même câble série que celui du LX200, on ouvre la communication du robofocus lorsqu'on en a besoin, on rend l'utilisation de la liaison série au LX200 le reste du temps. Pour des raisons de commodités, j'ai préféré acheter un hub USB qui me donne deux ports séries supplémentaires. Je branche alors le GPS sur un de ces ports, le Robofocus sur le deuxième, et celui d'origine du PC sur le LX200 pour le contrôle via PRISM. Ce hub est un modèle de la marque Belkin (on trouve ca chez Auchan, sans leur faire de pub), la référence est "USB Multi-port Hub F5U116". On doit au jour d'aujourd'hui peut être trouver des trucs plus performants et/ou moins cher, mais bon, celui ci fonctionne. On peut configurer très simplement le programme de contrôle du Robofocus pour utiliser un port COM de 1 à 8.
SAUF QUE, évidemment aujourd'hui les câbles séries des robofocus sont à 6 fils. La table suivante permet de s'y retrouver en ce qui concerne le branchement du connecteur 6 fils. Le connecteur téléphonique étant vu de face, le petit clip qui fait la connexion étant vers le bas, on a, de gauche à droite :
Blanc | NC |
Noir | Masse DB9-5 |
Rouge | NC |
Vert | DB9-2 |
Jaune | DB9-3 |
Bleu | NC |
NC = Non Connecté, sans oublier de mettre le strap entre la pin 7 et 8 de la DB9
Une modification importante à faire consiste à sortir la sonde de température du boîtier via un petit câble blindé. Le système tel qu'il est monté permet de mesurer la température du microprocesseur, pas celle du télescope... Quand j'aurais le temps je mettrai quelques photos en ligne de cette modification.
Remarque finale :
Un jour, un jour dans un futur très lointain, les gens qui vendent de l'électronique pour l'astronomie sauront que leur matériel est souvent utilisé de nuit, dehors, dans le froid et souvent dans l'humidité. Mais bon, électronicien _et_ astronome ça doit être rare. Ensuite concepteur d'électronique et réparateur d'électronique doivent également aujourd'hui être deux métiers très séparés. Il y a certainement des différences de castes et peu de communications entre eux. Dans un monde parfait, les derniers pourraient expliquer aux premiers que les pannes les plus fréquentes sur un équipement sont tout d'abord la connectique, puis les câbles, puis les alimentations, puis les pannes sérieuses. Quand vont ils arrêter de produire du matériel astro avec des connecteurs de merde en plastique ? Il y a tout un tas de connecteurs, de bonne qualité, utilisé par les bidasses, qui résistent à peu près à tout. Alors pourquoi nous faire des trucs merdiques qui cassent lorsqu'on marche dessus, donc les contacts sont des fois aléatoires, et qui tombent généralement en panne juste avant une observation importante.... On voit déjà la régression quand on est passé des connecteurs type DB9 aux connecteurs type USB, là, on voit des tas de connecteurs type téléphones, qui n'ont réellement pas été calculés pour être utilisés de nuit. Le matériel coûterait un peu plus cher, mais serait réellement beaucoup plus fiable. Ils sont pénibles.