San Pedro de Atacama Celestial Explorations

La solution complète pour observer le ciel d'Atacama

Textes pour mécréants: Le ciel est-il au dessus de nos têtes?

Publié le mercredi 27 août 2014

Pour commencer

Introduction, pourquoi tout ce texte…

La science

Vision du ciel

La vision du monde à l'oeil nu

Le rôle de l’observation du ciel à l’œil nu dans l’organisation des sociétés primitives

La vision actuelle de l’univers (dans le monde technologique)

Questions

L'univers, notre image actuelle

Univers observable et univers réel…

L'appréhension du monde - La cosmogonie moderne

Pour commencer...

Il est 19h, la nuit tombe, et nous avons installé notre télescope de 25cm dans la rue Caracoles, offrant aux passants la possibilité de voir Saturne. A l’œil nu, Saturne apparaît comme une étoile, mais dans le télescope la vision est toute différente, on voit la boule de la planète, entourée par son anneau, flottant dans l’espace, c’est vraiment une belle chose à voir « en vrai ». On peut avoir vu des dizaines de photos et dessins de saturne dans les livres, ça n’a absolument rien à voir avec la vision en direct dans un télescope. Certains passants s’arrêtent, d’autres passent en accélérant le pas, ils sont en vacances et n’ont pas de temps à perdre :)… Ceux qui s’arrêtent et regardent sont fascinés par la vision de la planète. Parmi les passants certains entament un peu la conversation. Un de ceux-là ne me parle pas de Saturne qu'il a à peine regardé, mais de la grandeur de l’univers, et du côté « incroyable » de toutes ces années lumières, etc… Quelques phrases plus tard, il évoque l’image d’une maison que l’on rencontrerait au milieu d’une forêt, et le fait qu’il est impossible de voir cette maison sans imaginer qu’il y a eu un maçon qui l’a construite… Le mot "incroyable" montre au contraire qu'il croyait en quelque chose...
C’est bien moi ça, je semble les attirer. Encore un témoin de Jéhovah… Ça fait au moins le troisième qui me raconte cette histoire de maison dans la forêt… Ils doivent tous lire les mêmes mauvais livres. Sur le fond, je suis d’accord avec eux, voir l’univers et ne pas se demander comment il a été fait n’est pas une attitude « normale ». Ceux qui ne se posent pas un jour la question sont du genre à ne jamais se poser de questions, cerveau trop mou, quasi animal. L’humain se pose ce genre de questions. Mais les découvertes d'il y a 400 ans, celles d'il y a 100 ans, ou même encore 20 ans font qu'il est aujourd'hui impossible de voir l’univers et d'imaginer qu’il a été fait pour nous. Imaginez une bactérie, dans la forêt, qui trouve une maison, et se dit « fantastique, quelqu’un a construit une maison rien que pour moi… ». Bien sûr, la maison n’a pas été construite par un maçon qui espérait qu’une bactérie puisse venir un jour l’habiter. Et ceci ne serait qu’une version très fausse de la réalité. Si nous ramenons l’univers observable à l’échelle d’une maison, nous ne sommes ni des fourmis, ni des bactéries, ni des particules subatomiques, à cette échelle, nous n’existons pas. Alors imaginer qu’un maçon construise une maison pour que 14 milliards d’années plus tard un rien invisible vienne en utiliser une partie ridiculement minuscule montre ce que l’on est prêt à ignorer pour continuer à croire malgré tout. Pourquoi insister sur cette idée ancienne, qui date des barbares de l’antiquité selon laquelle la terre serait plate et le monde aurait été créé pour nous…. Nous avons encore un gros fossé à combler entre les connaissances actuelles et celles du public. A la limite, et en tout cas pour moi, il est presque plus important d’informer le public que de continuer à avancer plus avant vers de nouvelles découvertes qui restent abstraites pour l’essentiel de la société, qui, elle, continue à se battre sur sa terre plate. A quoi sert de savoir, sans faire savoir… Ce soir-là, j’ai tenté d’expliquer un peu cela à cette personne, je pense qu’il est parti sans avoir trop changé ses opinions sur l’univers, mais au moins il sait qu’il y a quelqu’un qui a quelques raisons de ne pas penser comme lui. C’est déjà un progrès.

Introduction, pourquoi tout ce texte…
Je m’appelle Alain Maury, je suis astronome, et j’ai créé avec mon épouse il y a plusieurs années un observatoire touristique dans le désert d’Atacama. Nous recevons un peu plus d’un millier de visiteurs par mois à qui nous montrons le ciel et tentons de montrer et d’expliquer, dans un laps de temps très court, ce qu’est l’univers, tel qu’on le voit aujourd’hui. Le texte qui suit a été écrit au départ pour plusieurs raisons :
- Parce que je n'ai pas le temps de tout expliquer durant les tours mais que malgré tout, les mêmes questions reviennent très fréquemment.
- Parce que je dois être un peu politiquement correct durant les tours.
- Parce qu'ici nous sommes entre mécréants, donc nous pouvons parler franchement.
- Parce que j'ai passé des années à travailler sur les astéroïdes géocroiseurs (donc sur les catastrophes énormes qu'un impact d'astéroïde pourrait créer sur Terre) pour me rendre compte que finalement la bêtise humaine est beaucoup plus dangereuse que les astéroïdes, elle tue des milliers de personnes chaque année, et que globalement, on ne fait rien contre. On continue à dépenser des sommes énormes dans l'armement, une fraction de tout celà dans des missions spatiales civiles, et une sous fraction de tout cela dans l'éducation (si on fait la somme au niveau mondial), et finalement ça ne semble pas déranger grand monde.
- Parce qu’il est un peu désespérant, en fait non, carrément désespérant, de voir aujourd’hui, avec toutes les connaissances scientifiques que tout le monde peut acquérir, la grande majorité du public croire en un nombre de débilités qui datent pour la plupart de l’antiquité. Si elles étaient sans conséquences, pourquoi pas, mais c’est tout de même assez loin d’être le cas. J’ai toujours pensé que lorsque quelque chose était bien expliqué, les choses pouvaient progresser. Je suis un optimiste. Optimiste, mais en colère lorsque je vois les effets de la bêtise humaine, la prolifération de sites internet écrits par des gens qui pourraient facilement se cultiver un peu, et dans pas mal de cas, aller voir également un psychiatre (sectes donc religions, 2012, OVNIs, conspirations, astrologie, etc...).
- Parce qu'il me semble très important que les humains fassent leurs les découvertes des 4 derniers siècles. On ne vit plus aujourd'hui comme on vivait dans le passé, on ne doit surtout pas vivre avec les conceptions du passé faute d'aller directement dans le mur. Il y a des choses non négociables, comme "la Terre est ronde", "nous sommes en pratique seuls dans l'univers, qui est largement plus grand que nous", "l'univers n'a pas été fait pour nous", "nous sommes tous de la même espèce et devons partager au mieux des ressources forcément limitées" qui impliquent que sur de nombreux sujets nous devons changer notre point de vue et sortir enfin de l'antiquité et ne plus vivre en basant sa vie sur des contes délirants. Accepter la réalité c'est aussi ne pas croire au surnaturel.

Bref, j'ai terminé depuis assez longtemps de considérer que les choses étaient finalement comme elles étaient. Aujourd'hui, je ne prends plus de pincette avec les imbéciles qui continuent à penser comme dans l'antiquité. Qu'ils dégagent (pour prendre un terme à la mode au sud de la Méditerranée).

Le but de ce texte n'est évidemment pas de convaincre les astrologues, ufoloillogistes, curés de tous poils de la bêtise de leur croyance, ils vivent en général dans leurs mondes et ne changeront pas. Par contre, il me semble important d'avoir quelques personnes qui expliquent clairement leurs supercheries à ce que l'on appelle "le grand public" de façon à ce que celui ci puisse au minimum se faire une idée précise. Non, il n'y a aucune relation entre la position des planètes vues depuis la Terre et notre vie quotidienne (AUCUNE), non, l'univers n'a pas été créé il y a 6000 ans par un vieux barbu qui s'ennuyait, non, les gouvernements ne sont pas au courant de contacts avec des civilisations avancées, etc... Lire plus loin.

A la base de chaque culture, il y a une cosmogonie. Toucher à la cosmogonie, c'est toucher aux fondements de la culture commune du groupe. Je préfère donc continuer de la manière suivante :

Préavis : Je suis un mécréant, donc une personne qui ne croît en rien, et avec de bonnes raisons. Je ne sais pas tout, mais ce que je sais me permet d'affirmer un certain nombre de choses, et c'est ce que je tente d'expliquer durant mes tours, et avec le texte qui suit. Ne venez pas me reprocher plus tard de ne pas partager votre point de vue. J'écris ce texte pour vous expliquer mon point de vue, pas le vôtre. Si le texte vous choque, il y a vraiment plein d’autres choses à lire sur internet… Je vous l’ai dit plus haut, ce qui suit n’est pas politiquement correct, pas religieusement correct, etc... Il est correct, mais n'abonde pas dans le sens ni des politiques (dans le sens de ce qu'ils sont aujourd'hui, à savoir des "personnes dont le but est de courir après le pouvoir"), des religieux et en gros de tout autre menteur. Je ne suis pas responsable de votre décision de le lire. Il est bien sûr fondé sur les connaissances actuelles sur l’univers, et porte comme pratiquement tous livres d’astronomie, sur les connaissances factuelles sur le ciel, mais parle également sur notre relation au ciel qui est au moins toute aussi intéressante que la description de l’univers lui-même. La vision du ciel dans une société en est comme la colonne vertébrale, elle est invisible, mais elle supporte tout. Dans notre société actuelle, plus personne ne voit le ciel mais toutes nos coutumes sont liées à cette vision. C’est à vous de décider si vous souhaitez lire, ou pas.
Disons que le paragraphe précèdent constitue une mise en garde « forte ». La très grande majorité d’entre vous n’auront aucun problème à lire et accepter ce que j’explique. Je sais aussi qu’il existe une très faible proportion d’indécrottables et qui m’en voudront beaucoup d'avoir écrit quelque chose qu’ils ne sont pas capables d’accepter. Je préfère faire cette mise en garde un peu « dure » et y renvoyer ensuite toute personne m’insultant parce que je ne partage pas sa « foi ». Ne venez pas me dire ensuite que je ne respecte pas vos croyances, d’une part parce que vous ne m’apprendrez rien, je ne les respecte pas, je le sais déjà. Je prétends d'ailleurs qu'il ne faut pas respecter les religions et toute autre forme de croyance ridicule. D’autre part, j’ai de bons arguments pour ne pas les respecter. Qu'ils se disent que parce que leurs croyances n'ont d'autres buts que de prendre le pouvoir, un pouvoir, des gens comme nous supportent, endurent, leurs grandes idées (débiles) et leurs terribles conséquences depuis des siècles, alors pour une fois qu'un athée s'exprime un peu... Une des caractéristiques des religions est de différencier "ceux qui croient", respectables, et les non croyants, infidèles, mécréants, sans foi ni loi, etc... Je prétends (sans être vraiment tout seul) que nous sommes tous humains et que nous devrons œuvrer pour faire disparaître les religions qui sont d'une part basées sur des légendes issues de l'antiquité et des croyances complètement fausses et d'autres part vecteurs majeurs de ségrégation parmi les humains : Les hommes et les femmes, les croyants et les mécréants, les fidèles et les infidèles, les purs et les impurs, les "comme nous" et les goy, les gaijin, les gadjos, bref, les "pas comme nous".

Avant de travailler en indépendant j'ai travaillé dans différents observatoires et j'ai passé beaucoup de temps à observer le ciel. Non pas directement, mais sur des plaques photographiques, puis avec des détecteurs électroniques, et j'ai une vision de l'univers qui est forcément très différente de celle du commun des mortels. Quand je parle d'astéroïdes, d'étoiles, de galaxies, celà fait trente cinq ans que je les cotoie toutes les nuits et on ne peut pas fréquenter ce monde, sans regarder le vôtre d'une manière différente. Or du travail quotidien, il y a des moments de pose, de réflexion et de quelque chose qui pourrait se décrire comme un étourdissement. Puis de satisfaction, celle d'être sur Terre, d'avoir une belle vie, malgré tout, surtout en ce moment de l'histoire humaine. Il y a des endroits du ciel où on peut littéralement voir des millions de galaxies. A ces distances, ce ne sont que de petites tâches floues, mais qui donne une idée de la taille de l'univers. C'est évidemment quelque chose d'abstrait pour la plupart des humains pour qui le ciel est la plupart du temps limité aux nuages.

Dans notre époque de surpopulation, qui va amener à des crises majeures dans le siècle qui commence, il est temps de faire le choix de l’intelligence, au risque de rentrer à nouveau dans un énième moyen âge. Une telle menace n'est pas vaine, de tels retours en arrière se sont déjà passés à la fin de l'antiquité, et il n'y a pas que les talibans qui souhaiteraient nous faire revenir en arrière. Parler du ciel et de l’univers ne paraît pas spécialement relié à notre vie de tous les jours, et pourtant elle l’est. Quand des sociétés entières se fourvoient dans des croyances idiotes, elles le payent généralement très cher, et hélas, le font payer à d'autres également. Nous détectons aujourd’hui par exemple des quasars à des milliards d’années lumières de la Terre. Apparemment les quasars ne servent à rien dans notre vie quotidienne, pourtant je prétends que savoir que ces quasars existent change la vie et notre perception de ce que l’on appelle le monde.

Ce texte est un travail en cours, je dois le compléter de nombreux paragraphes pas encore écrits ou partiellement écrits, le reste suivra. Je dois encore mettre toutes les illustrations pour que le tout soit plus compréhensible et lisible.

Les apéritifs : Quelques notions de base :
Le mot "ciel" :

Il est dit que les esquimaux ont une trentaine de mots pour décrire la neige. Mais il n'est pas dit qui dit ce qui "est dit". Miracle de la technologie, on trouve sur internet des pages qui expliquent qu'en fait, il s'agit d'une légende urbaine, les esquimaux n'ont pas plus de mots que nous pour décrire la neige (voir par exemple ici), et d'autres qui donne la liste des mots en question et où l'on découvre qu'il existe finalement de très nombreux mots se rapportant à la neige.. Internet est quand même bien utile... L'idée est peut-être de montrer que lorsque l'on connaît précisément un sujet, on peut en apprécier différentes "textures". Par contre, nous, en France, au 21ème siècle, nous avons un mot qui est "ciel" et qui est un fourre-tout impressionnant, preuve que nous n'avons vraiment qu'une idée très approximative de ce qu'est le ciel :
- L'atmosphère terrestre : Il y a des nuages dans le ciel, le ciel est bleu, etc...
- Là où l'on va après sa mort : Grand père est au ciel
- L'habitat favori des dieux, des anges et bien sûr du père Noel: Par tous les dieux du ciel, quand tu descendras du ciel... etc...
- L'univers : il y a des étoiles dans le ciel, le ciel étoilé...
- Surprise : Ciel, mon mari
- Mon amour : Au Chili, mi cielo, c'est mon compagnon ou ma  compagne...

La science
La science n’explique pas tout, elle est une manière d’appréhender le monde, et certainement la moins crétine de toutes et est la seule qui ait permis de nous faire progresser. Elle procède d’une interaction entre les observations et les théories. Elle n’est pas pour autant infaillible. Faite par des humains, elle reste comme eux. Elle s’intéresse à de multiples domaines, et dans chaque domaine possèdes ses acquis, ses probables et ses frontières. Nous sommes aujourd’hui sûrs à 100% de la rotondité de la Terre, et personne n’est 100% sûr que le big bang s’est réellement produit, mais il y a une progression de nos acquis au cours de l’histoire. En 1600, personne n’avait idée du big bang, et peu de gens imaginaient que la Terre était réellement ronde. La science n’est pas à l’abri des erreurs (mais nettement moins que d’autres manières de prétendre d’appréhender le monde). Elle aborde pratiquement tous les thèmes, et donc certains qui sont peu importants (se tromper dans la mesure de la distance d’une étoile n’a que rarement des conséquences catastrophiques) et d’autres très importants (ne pas estimer correctement les conséquences de l’usage de telle ou telle molécule en pharmacie par exemple). Le scientifique tente d’expliquer au mieux tel fait à partir des observations dont il dispose. Il arrive qu’elles ne soient que parcellaires, ou trompeuses, bref rien n’est simple, et c’est donc en tâtonnant que la science progresse (que les probables deviennent acquis, que les frontières deviennent probables, que les idées incorrectes sont éliminées, etc…). L'erreur, l'incertitude et le doute font partie de la science. Elle fonctionne nettement mieux que les révélations divines (dit autrement, si nous en étions restés aux révélations divines, nous serions encore dans la préhistoire). Aujourd’hui, une bonne partie de la population possède une image négative de la science, qui d’une part a servi de moyen de sélection lors de leurs études, et d’autre part, pour ces personnes, semble responsable de tous les problèmes du monde. Vu que bon an mal an elle est partout dans notre monde actuel et qu'il faut bien trouver des coupables quelque part. Le tout vient de notre manière d'appréhender l'inconnu. Soit on a l'honnêteté de reconnaître que l'on ne sait pas, ce que fait le scientifique honnête, soit on raconte n'importe quelle bêtise pour prétendre que l'on sait. Hors si l'on peut se donner l'impression de maîtriser quelque chose parce qu'on pense l'avoir expliqué, on se fourvoie tant que l'on n'a pas une explication correcte. Si il y a des choses qui étaient excusables il y a plusieurs milliers d'années (c'est le dieu Jupiter qui produit la foudre par exemple, Eole souffle le vent, etc...), aujourd'hui, même s'il reste énormément de phénomènes à expliquer, nous pouvons revenir à plus de modestie et ne pas remplacer l'ignorance par des croyances. Il n'est pas si difficile d'accepter notre ignorance, notamment le fait que probablement, on ne saura jamais tout. Par contre, il faut être capable de remettre en cause les enseignements de ses prédécesseurs, et tenter de laisser le monde dans un meilleur état que celui dans lequel il était à notre naissance... Dans ce contexte, la science non seulement a permis de progresser sur notre connaissance du monde, elle nous permet d'avoir l'honnêteté de reconnaître nos limites et ne pas nous faire recourir au surnaturel pour expliquer ce que nous ne connaissons pas encore.

Les croyances

La nature a horreur du vide. Peut être que de la même manière, notre conscience a simplement horreur de l'ignorance et a peur du doute. Toujours est-il que les croyances sont (hélas) universelles. Elles donnent une explication aux phénomènes que nous ne sommes pas encore capables d'expliquer, mais vont souvent plus loin. La seule chose positive des croyances est que très lentement, elles finissent par évoluer, au fur et à mesure de nos capacités à admettre les découvertes. Je me souviens d'un sondage en France qui disait qu'aujourd'hui, seulement 4% des français croyaient réellement que l'univers avait été crée par un dieu il y a 6000. C'est un progrès certain. Notre vision du monde est souvent basée sur de fausses idées qui sont faciles à expliquer. Aujourd'hui peu d'humains "croient" que la terre est ronde, toute personne raisonnable (dans le sens étymologique) voyant une photographie du globe terrestre peut se  convaincre que la terre n'est pas plate. Les problèmes sont que d'une part il y a peu de vulgarisation scientifique à la télévision par exemple (beaucoup moins que de football par exemple), et qu'il y a des idées ancrées depuis notre jeunesse, et qui font partie de notre culture et dont il est très difficile de se démettre. Un autre gros problème est évidemment lié à notre insignificance dans l'univers (dans l'espace et dans le temps). Il est finalement plus confortable d'imaginer que tout cet univers n'a été fait que pour moi. Comme nous le verrons plus loin, il y a réellement des histoires complétement incroyables, dans le sens premier, et qui pourtant sont à la base de notre culture.... "Alors on dirait que en se balladant dans le jardin d'Eden, Eve rencontre un serpent qui vendait des pommes..." Qui (dans les gens raisonnables) iraient croire une histoire aussi ridicule ? Hummm.... 1 milliard de personnes ? Encore plus fort, ces personnes là vont se permettre d'imposer leurs lois et condamner à mort des personnes qui ont le toupet de ne pas croire en leur histoire.

Vision du ciel
Commençons par expliquer que bien qu’aujourd’hui pratiquement plus personne ne regarde le ciel (pas même les astronomes, ce sont des caméras électroniques qui aujourd’hui ont remplacé leurs yeux), dans le passé, les anciens devaient le regarder un peu plus. A vrai dire, sans pollution lumineuse le ciel est impressionnant de beauté. Et sans lumière, il n’y a que peu de choses à faire la nuit, dormir… regarder les étoiles, et quelques autres activités que l’on peut pratiquer dans l’obscurité. Et une des choses que les anciens ont du faire est de se demander ce qu’ils voyaient. « Où suis-je, où vais-je, où cours-je, où dors-je", et évidemment "dans quel état j’erre » Le scientifique rajoutera bien sûr « comment se fait-ce ? ».
Comme nous, ils ont observé, et ils ont tenté d’expliquer ce qu’ils voyaient. Unique problème, à l’œil nu, donc sans aucun télescope, ce qui conduit à faire des observations complètement erronées. Par ailleurs, et c’est regrettable, la nature est vicieuse et s’il y a un fait évident à celui qui l’étudie un tant soit peu, c’est qu’il ne faut surtout pas se fier aux apparences, elles sont plus que trompeuses. Les clés sont là, mais pas évidentes à trouver. L’histoire de cette découverte progressive est liée à des personnes que l’on peut souvent qualifier de génies et qui par leurs contributions sont arrivées à changer notre perception du monde. Mais les découvertes de ces génies sont très souvent associées à une avancée technologique déterminante à cette époque.
Aujourd’hui, le grand public voit l’astronomie et l’observation du ciel comme une activité pour nerds, pour doux rêveurs. Le «grand public » n’observe jamais le ciel, et il n’a aucune sorte d’importance dans leur vie. On me demande souvent, trop souvent, « à quoi ça sert de dépenser tant d’argent dans des télescopes… ? ». Le voici donc, le grand public, sur sa Terre, quelque part entre sa naissance à sa mort, sans jamais se demander où il est, vivant dans un monde dominé par la science mais sans avoir la moindre idée de la manière dont elle fonctionne. L’accusant de tous les maux sans jamais la remercier pour la qualité de vie qui est la nôtre actuellement.
Relisez bien cette dernière phrase. Elle est importante. On trouve trop souvent de pauvres bougres qui imaginent, et je ne sais pas sur quelle base, que la vie était mieux « aaavaaaant ». Il y a vraiment des gens qui réfléchissent peu. Dans l’ancien temps, un mal de dent était un mal de dent, et il fallait souffrir beaucoup plus qu’aujourd’hui, un cancer aussi, les gens mourraient beaucoup plus tôt, la mortalité infantile était importante, il fallait faire une bonne dizaine d’enfants pour avoir quelques survivants, il y avait encore des famines dans un pays comme la France au 19ème siècle. Si nous sommes sortis globalement de la misère, c’est grâce à la science qui a permis la révolution industrielle. Tout n’est pas parfait bien sûr, mais je n’échangerais pas une heure de ma vie aujourd’hui pour une journée il y a 10000 ans, et une opération chirurgicale aujourd’hui pour une autre il y a 20 ans, 200 ans et encore moins il y a 2000 ans.
Personnellement, j’ai toujours été amusé par les mythes anciens, et m’amuse à tenter de dénicher ce genre de mythes dans notre société actuelle, ceux que les personnes du futur verront comme le nez au milieu de notre figure mais que nous ne sommes pas capables de voir, ou que nous nous voilons. Pensez aux romains par exemple, avec leurs dieux, leurs sacrifices, leurs oracles, la prévision du futur dans les tripes de poulet, etc… Évidemment ridicules, non ? On peut argumenter que l’hominidé préhistorique avait des capacités intellectuelles plus faibles que les nôtres, mais il y a 2000 ans, le cerveau humain était identique au nôtre. Les romains faisaient déjà la guerre, et s’ils n’avaient pas encore inventé le football à la télévision, ils avaient juste une conception du monde différente, des coutumes différentes, mais pas un cerveau différent. Aujourd’hui nous possédons des mythes similaires, mais pour l'essentiel, nous ne les voyons pas, ou dit autrement, nous pourrions les voir si nous étions capables de sortir d'un certain nombre de non dits. Ces mythes sont liés à notre vision du monde, notre environnement. Notre histoire est liée également à notre vision du monde, et donc à notre vision du ciel…

Les anciens ont donc observé le ciel. Le problème, on le verra plus tard, est qu’ils ont "un peu" extrapolé leurs observations, tentant de répondre à « que vois-je » et en y répondant mal, vu qu'à l'oeil nu on voit très mal, puis tentant ensuite de répondre à « qui a fait tout ça, comment, en combien de jours, etc… ». Tout ceci va forger, sinon forcer l’organisation des sociétés. Toute société va s’organiser autour d’une cosmogonie commune. Débile, mais commune. Changer de cosmogonie est très difficile à faire, la preuve, aujourd’hui la plupart des gens racontent encore l’histoire d’Adam et Eve, croient au surnaturel et autres sornettes qui auraient tout de même dues être oubliées depuis bien longtemps, ou sinon placées à pied d’égalité avec le père noël, le dahu et blanche neige. Des imbéciles se font exploser (et avec eux font mourir d'autres personnes) dans l'idée "d'aller au ciel", et en plus " d'avoir droit à 72 vierges en cadeau":). Que le lecteur en soit convaincu, on vit encore dans un monde de brutes...
En fait, peu de personnes parmi les scientifiques abordent publiquement le problème. La majorité des astronomes sont athées, et malheureusement, ceux qui croient encore à une quelconque religion antique se font récupérer très facilement, les religions comme les sectes cherchant l'appui des scientifiques pour cacher le fait que leur description du monde n'a plus rien à voir avec la réalité et que globalement ils sont misérablement à côté de la plaque. A cause du nombre de tarés fanatiques que l’on trouve de tous bords, il est à la limite dangereux d’expliquer en termes clairs pourquoi les religions devraient faire partie du passé et par exemple ne plus être reconnues par aucun gouvernement décent. Plus personne ne regarde le ciel, mais pourtant, cette vision du ciel (à l’œil nu) a profondément façonné nos sociétés et continue à le faire.

Comment se fait-ce ?

La vision du monde à l’œil nu

Dès qu’il a eu la moitié d’un cerveau utile, l’homme a du observer son environnement, et a pu observer un certain nombre de choses.

Celles que l’on voit assez facilement à l’œil nu sont :
- Que la Terre est plate (presque… cherchez l’erreur… la description du monde commence super bien :))
- Que je suis au centre (toutes les cultures vont s’imaginer le centre de la terre plate, évidemment… comment Dieu, le créateur du monde aurait-il pu nous placer, nous, objet de la création, au bord, et en mettant de vils étrangers/barbares en plein milieu... impossible!...)
La terre va être vue plate de différentes manières. Dans la bible elle est ronde (un disque flottant dans l’univers, par la seule volonté de dieu), chez les mayas elle est carrée, avec chaque coin du carré orienté vers les quatre points cardinaux. Il est peu probable malgré tout que les prêtres mayas aient été aux 4 coins de la terre vérifier leur théorie. Dans la Grèce antique, elle entourée par l’océan. Dans certains cas, la terre repose sur des piliers, et si ce ne sont pas des piliers, ce sont des éléphants ou des tortues… Évidemment, on ne dit pas sur quoi reposent les piliers ou qui nourrit les éléphants. Par contre, lorsque les tortues bougent, on sent très bien le tremblement de terre... :)

L’univers est essentiellement obscur (c'est que tout ça est bien loin), et à l’œil nu on ne le voit qu’assez mal.
Le jour on est ébloui par le soleil. De jour, on peut malgré tout voir la lune assez souvent, et Vénus si on sait où regarder. La nuit par contre on voit nettement mieux. On voit les étoiles, qui, à l’époque, sont vues comme de petits points dans le ciel, on doit les imaginer très très loin, à des… centaines ou des milliers de kilomètres de nous. En fait, ils n’utilisent évidemment pas des kilomètres pour mesurer les distances mais des unités qu’aujourd’hui n’utilisent plus que quelques peuplades attardées comme les miles, les lieux et autres pieds. Pratiquement, personne à l’époque ne va imaginer que ces points de lumière sont d’autres soleils à des distances très très grandes. Toutes les étoiles ont des distances différentes de nous, mais à l’œil nu, il est impossible de percevoir qu'une étoile est plus proche de nous qu’une autre, donc les astronomes de l’antiquité pour la plupart imaginent le ciel comme un globe centré sur  nous.

La faible distance à laquelle on imagine les étoiles à l'époque (par rapport à la distance réelle, qui se chiffre au mieux en centaines de milliers de milliards de kilomètres) fait que pour être mieux entendu des dieux, de façon à s'en approcher, on ira souvent prier sur des montagnes et qu'inversement lorsque dieu descend sur terre, il vient bien sûr sur une montagne, voir, il vit sur une montagne. Le soleil est fréquemment vu comme un dieu. Pour donner une échelle, si on gravit une montagne de 1500 mètres d'altitude, par rapport à la distance du soleil, qui est à 150 millions de kilomètres de distance , nous nous en rapprochons d'un cent millionième, ça marche tout de suite mieux.... On augmente le rapport signal sur bruit de la transmission d'un facteur 1,0000000000000001. La haut c'est clair, dieu nous entend nettement mieux... Et quand le ou les dieux sont sur terre ou viennent sur Terre, c'est bien sûr sur une montagne: l'Olympe, Sinaï, Mauna Kea (à Hawaii), des dizaines d'autres. Avez vous déjà vu dieu sur une plage ?. Non. Et bien c'est bien la preuve... Sinon, si on n'est pas assez haut, on construira des pyramides.... Et quand des tarés fanatiques vont faire un attentat aux Etats Unis, ils vont choisir... des grattes ciels...

On voit ce globe tourner, parce qu’en fait la terre tourne. L’horizon ouest se « lève », l’horizon est « descend » et on voit les étoiles tourner. C’est évidemment le contraire que tout le monde va imaginer, la Terre est fixe et le ciel tourne autour de nous, ce qui est tout de même le minimum, vu que nous sommes évidemment le centre du monde. En première approximation, la terre est évidemment bien plus lourde et grande que le ciel, qui n’est qu’une décoration, des petits points flottants au dessus de nous.

A ce niveau, on voit ce dont je parlais lorsque je disais que la nature est vicieuse, on voit mieux l'univers lorsqu'il y a moins de lumière, et en gros tout ce que l'on peut déduire des apparences est complètement faux.
Une autre observation facile à faire et à expliquer est que les étoiles progressent un peu chaque nuit. La terre avance sur son orbite d’un 365ème de tour par jour, et donc chaque jour les étoiles donnent l’impression de faire un peu plus d’un tour. 24h divisé par 365, c’est un peu moins de 4 minutes par jour (3 minutes 56 secondes). 4 minutes par jour, c’est 60 minutes en 15 jours. Donc lorsque l’on voit une étoile se lever par exemple à minuit, le lendemain elle se lève à 23h56m4s et 2 semaines plus tard, elle se lève déjà à 11h du soir, puis 2 semaines de plus, 10h du soir, etc... Et le ciel se « décale » progressivement durant l’année. Si les étoiles se déplacent de 2 heures par mois, logiquement, au bout de 12 mois, elles se sont déplacées de 24 heures, ce qui veut dire que l’on revoit les étoiles au même endroit à la même heure au bout d’un an (en première approximation toutefois, suffisante en tout cas pour l’observation à l’œil nu). Au passage, quel pourcentage de la société actuelle sait que les étoiles que l’on voit en été ne sont pas les mêmes que celles que l’on voit en hiver ? 2%, plus, moins ?
Comme dans tout ce texte, je ne peux que vous inciter à faire ou refaire vous-mêmes les calculs, n’importe qui peut vérifier par soit même. Soit refaire le calcul avec une calculette, soit encore plus évident, regarder un peu de temps en temps le ciel (même en ville), tenter de repérer une étoile brillante et voir qu'elle se déplace au fur et à mesure du temps.
Ce changement du ciel fait partie du cycle observable de l’année. En été on voit telles étoiles, en hiver, telles autres. En été, le soleil est haut dans le ciel, en hiver il est bas. On voit évidemment les changements de températures, les modifications dans la végétation. Aujourd’hui, il semble que la plupart des gens se rendent compte que l’hiver arrive lorsque les supermarchés se parent des décorations de Noël.

-Une autre observation qui est faite est que parmi les étoiles il y a 5 astres qui, comme la lune, se déplacent. Elles se voient exactement comme des étoiles (des points de lumière dans le ciel), mais se déplacent lentement (les plus rapides ont un mouvement perceptible de nuit en nuit), et non seulement cela, mais ces étoiles ne se déplacent que dans un plan, ce sont les... planètes. Les planètes se déplacent dans une bande du ciel que les astronomes nomment l’écliptique, et que les astrologues appellent le zodiaque. Là, pour la majorité des humains vivant sur Terre aujourd'hui, on est dans l'inconnu. J'imagine que 98% des humains n'ont jamais été capables de reconnaître une planète dans le ciel, en voyant son déplacement par rapport aux étoiles, vu que déjà pour la lune, on doit être à 90% des humains incapables de voir ou savoir qu'elle tourne autour de nous.

D’autres observations sont faciles à faire, elles semblent tellement évidentes que personne ne les mentionne dans les traités d’astronomie :
- Les étoiles sont petites. Ce sont des points (ce qui n’est vrai qu’apparemment, les étoiles sont réellement beaucoup plus grosses que la Terre). Le ciel doit être assez léger, et donc on imagine forcément que le ciel tourne autour de nous, et pas l’inverse. Lorsque, dans la Genèse, dieu travaille (métier remarquable, 6 jours de travail dans l’infinité du temps), dieu crée « les étoiles », d’un coup, d’un seul. le mercredi soir, moitié à la bourre, à 5 heures moins le quart. "Dedieu de moi même, suis-je étourdi, j'allais oublier de rajouter la déco nocturne... " :) Évidemment les étoiles sont nettement plus grandes que la Terre, mais pas à l’œil nu, les étoiles sont des décalcomanies qu’on a collées quelque part au plafond… Pas seulement dans la genèse, dans les quelques textes que j’ai lu, le dieu crée toujours « les » étoiles en un seul acte. Et évidemment aucun texte ancien ne parle de galaxies, de gaz interstellaire, d’expansion de l’univers. Quels cachottiers ces dieux... Avec la connaissance de l'univers qui est la nôtre aujourd'hui, on réalise qu'il est bien plus probable que les "textes sacrés" aient été écrits par des barbares incultes il y a plusieurs milliers d'années que "révélés" par un dieu quelconque qui n'aurait pas eu spécialement intérêt à cacher le simple fait que la Terre est une planète qui tourne autour du soleil par exemple.

Certaines observations sont à l'époque incompréhensibles :
- Les astres ne tombent pas. Alors que tout tombe sur terre, les étoiles, la lune, le soleil, les planètes restent bien accrochées en haut. Elles ne sont donc pas soumises aux mêmes lois que les objets sur Terre.
- Les astres brillent éternellement. Alors que sur Terre, tout nécessite énergie (celle de couper le bois, d’allumer le feu, et de recouper du bois pour entretenir le feu), les étoiles brillent éternellement. En tout cas, nuit après nuit, depuis... des lunes...
- Les astres ont un mouvement perpétuel. Là aussi sur Terre il n’existe aucun mouvement perpétuel, et tout déplacement nécessite un travail. Lorsque l’on arrête de le pousser, l’objet arrête de se déplacer.

Ces observations simplistes, "évidentes de prime abord" vont expliquer la séparation du ciel et de la terre dans la plupart des textes anciens parlant de la création du monde. Le ciel est "évidemment" d'une nature différente à la Terre. En règle générale, ce qui se passe dans le ciel sous-tend la notion d'éternité. On voit les étoiles tourner sans fin autour de nous, rien ne change, les planètes se déplacent, la lune aussi, mais le phénomène est connu, et même s'il n'est pas expliqué, on peut s'y attendre. Le problème est que de temps à autres, des phénomènes "encore plus incompréhensibles" se produisent dans le ciel :

Les mouvements du soleil, de la terre et de la lune produisent des éclipses. Celles de lune sont assez fréquentes et belles à observer, celle de soleil, beaucoup plus rares en un endroit donné, surtout les éclipses totales (ou la lune cache complètement le soleil). A cause de l’inclinaison de l’orbite de la lune, les éclipses ne peuvent se produire que lors de deux périodes par année. Celles de lune sont visibles de la moitié de la terre qui est dans la nuit, et celles de soleil (lorsque l’ombre de la lune passe à la surface de la terre) sont, pour un lieu donné, beaucoup plus rares, puisque visibles seulement sur une bande qui mesure typiquement 200km de largeur. Les éclipses totales de soleil sont des phénomènes très impressionnants, pour les humains comme pour les animaux. Si vous n'avez jamais pu voir une éclipse totale de soleil, je ne peux que vous recommander de faire le voyage pour la prochaine, c'est certainement le plus beau spectacle céleste observable. Les éclipses sont un de ces rares moments dans la vie où on se fait prendre par la partie animale en nous, dit en clair "ça prend aux tripes". Pour nous aujourd'hui, qui savons prédire où et quand se passent les éclipses, ce sont des phénomènes hallucinants, pour les anciens qui voyaient le soleil disparaître en plein jour, sans avoir été prévenu auparavant, ce devait être un moment de panique totale. La fin du monde arrivait. En Indonésie, lors d'une éclipse totale de soleil, donc lorsqu'un monstre mange le soleil, les habitants font du bruit avec des casseroles, où font de la musique (vu que pour eux la musique est une somme de bruits de casseroles :)), ce qui suffit à effrayer le monstre, qui relâche le soleil dans les minutes qui suivent. cqfd.
On voit assez fréquemment des étoiles filantes dans le ciel, et beaucoup plus rarement des météores. Quelques fois par siècle, on peut arriver à voir des pluies d’étoiles filantes, où plusieurs dizaines, voire centaines d’étoiles filantes traversent le ciel chaque seconde en silence. Autre moment qui doit faire penser que la fin du monde est imminente.
Quelques fois par décennie, on peut voir également une comète brillante traverser le ciel, assez souvent à la limite de visibilité à l’œil nu, mais les « grandes comètes » sont des phénomènes très impressionnants à voir.
On peut voir des étoiles exploser, quelques fois par décennie, on voit des étoiles apparaître (elles étaient trop faibles pour être visible à l’œil nu) pendant quelques jours ou quelques semaines (des novæ). Beaucoup plus rarement on voit des étoiles exploser très violemment, se détruisant au passage (des supernovæ, la dernière vue dans notre galaxie a été observée en 1604). Elles deviennent alors très très brillantes. Les témoignages que nous avons de l’époque parlent d’une étoile très brillante, éclairant autant que la lune pendant quelques semaines puis diminuant d'éclat progressivement pour ne plus être visible à l'œil nu une année plus tard.
Il y a également bon nombre de phénomènes atmosphériques (aurores boréales, halos autour de la lune ou du soleil, parhélies, etc…) qui peuvent également être observés.

A partir de ces observations, toutes les cultures vont imaginer le monde, et bien au-delà, puisqu’elles vont créer une cosmogonie, à savoir une histoire de la création du monde. On ne leur en demandait pas tant. La partie pathétique est évidemment qu’ils vont tenter de raconter l’histoire du monde à partir d’observations visuelles, donc très imprécises, très mal interprétées, et en consommant apparemment pas mal de produits hallucinogènes… lire par exemple ce texte sur wikipedia un soir où vous avez du temps à perdre.
La grande majorité des cultures vont séparer la terre du ciel. En apparence le ciel et la terre sont très différents, mais comme nous l’avons appris plus tard, la terre fait partie de l’univers, une toute petite partie, négligeable, infinitésimale de l’univers. Elle est un objet astronomique, une planète, faite des mêmes atomes et soumis aux mêmes forces que le reste de l’univers. Découvrir cette vérité sera un travail énorme. Avec des conséquences énormes, et aujourd’hui encore non complètement abouties.

"Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre". Au commencement c'est déjà tout faux, alors ce qui suit... :)

Le rôle de l’observation du ciel à l’œil nu dans l’organisation des sociétés primitives
A partir des observations décrites plus haut, l’organisation du monde paraît toute logique. Nous sommes sur Terre, pour souffrir (vu qu’il faut fournir des efforts pour obtenir la moindre chose). Tout sur Terre a une fin (les mouvements, le feu, et même notre vie). Dans le ciel, par contre, tout est éternel. Il va donc être logique pour beaucoup de cultures de placer les dieux dans le ciel. Le fait est que l’enfant regarde ses parents en regardant vers le haut, donc l’autorité est toujours venue du « haut ». On ne place par exemple jamais un crucifix à ras le sol, ni à hauteur d’œil, il est toujours placé sur le haut du mur de façon à le regarder en levant la tête. Le mélange, « dieu-parents-ciel » dans la religion chrétienne est assez permanent (notre père qui êtes au ciel, appeler un curé « mon père », alors qu’en théorie il ne le sera jamais, etc…). Évidemment, après avoir tant souffert sur Terre (dans le passé, je veux bien le croire), on aspire à aller au ciel ou tout est super cool, gratuit et éternel :). Le corps n’y va pas, on le voit bien se décomposer sur Terre, mais l’âme, invention habile, inexistante, mais habile, y va. Recommandation d’astronome : si au dernier moment de votre vie vous apparaît un guignol fringué comme dans l'antiquité (une toge ?) avec en plus une auréole vaguement lumineuse autour de la tête et s'il vous demande si vous voulez aller au ciel, demandez-lui de rester plutôt sur Terre. Les conditions de vie, déjà à 10km d’altitude au-dessus de la Terre sont intenables, le ciel est invivable, parcouru de radiations, il y fait très froid, très chaud, et surtout on ne peut pas y respirer. La Terre est le seul endroit vivable à pas mal de centaines d’années lumières de nous. C’est pour cette raison que la vie a pu se développer ici et pas ailleurs (pas sur la lune, nulle part dans le système solaire, peut-être dans d’autres endroits d’exception comme la Terre, mais ils doivent vraiment être très très rares, et donc très très lointains). Il n'était pas évident pour les anciens d'imaginer que le ciel était l'enfer. Il ne correspond pas à l'image biblique de l'enfer, mais il y est impossible d'y vivre avec souvent des températures supérieures à celle de l'enfer (au sens dantesque du terme), ou bien inférieures, dans aucun cas aucune atmosphère à respirer, la mort y est assurée en très peu de temps. Lorsque des humains vont au ciel, ils doivent le faire dans un espace clôt (un véhicule spatial) et s'il sortent de ce véhicule, c'est dans un scaphandre peu pratique. Il n'y a pas de gravité, et une bonne proportion des personnes qui vont dans l'espace passent une bonne partie de leur temps à vomir. L'extase totale que d'aller dans l'espace (65 millions d'euros aujourd'hui la ballade, si vous vomissez 5 à 6 fois durant le voyage, ça fait en gros 10 millions de dollars le vomi, le grand luxe :), ce n'est pas n'importe qui qui peut se payer des vomis aussi chers...). Alors la pauvre âme qui aurait la mauvaise idée d'aller au ciel en devenant immortel (ou assez patient pour devoir attendre "la fin des temps" souffrirait éternellement... Prêtez attention aux personnes autour de vous, ce que vous lisez, ce que vous écoutez à la radio, à la télévision, lisez sur internet, et notez chaque fois qu'une personne parle du ciel de cette façon (comme le paradis). En tant qu'observateur du ciel, je sais ce que je regarde, pour la plupart des gens le ciel a une connotation de lieu idyllique. Il serait bien que ça cesse, le seul endroit idyllique... c'est la terre, et encore pas trop haut en altitude et pas trop bas sous la surface.

Pour revenir à notre histoire, il suffira de quelques coïncidences malheureuses pour que le reste se produise. Telle comète passe dans le ciel (elles sont visibles de quelques semaines à quelques mois), le roi ou le chef de la tribu décède quelques temps plus tard, et il devient évident que la comète était un message envoyé par les dieux pour annoncer la mort future du roi. Très rapidement, les roitelets vont payer des personnes pour regarder le ciel toutes les nuits pour être sûr de ne pas manquer tout message des dieux… Ils vont devoir se spécialiser dans ce domaine pour que rien ne leur échappe dans le ciel. Ce sont les débuts de l’astronomie/astrologie… et de la religion.

On va donc imaginer qu'il y a une relation entre les "phénomènes bizarres" dans le ciel et le devenir des puissants, et donc le devenir global de la société. Ceux que l'on va associer à ceux-là sont soit des événements célestes, soit des catastrophes bien terrestres (tremblements de terre, éruption de volcans, conditions météorologiques extraordinaires, tempêtes, épidémies, etc...) mais dans tous les cas, des "messages des dieux" aux humains, voir une "punition des dieux". Si les choses se passent mal, c'est forcément un dés-astre, une cat-astro-phe, et une personne née sous une mauvaise étoile, sera forcément un "mal-astré", donc un malotru.

Dieu étant notre père, il est évident que son rôle est de nous éduquer :), et que lorsque quelque chose nous arrive, même quelque chose de très négatif, en cherchant bien, "ça doit être pour notre bien". Ainsi lorsqu'on parle d'une personne décédée, on dit fréquemment "il a été rappelé à dieu". Ben oui, c'est clair, d'ailleurs la personne ne demandait que celà en général. Lors d'une catastrophe naturelle (ici au Chili c'est fréquent), on entend souvent dire "grâce à dieu, nous sommes vivant". Bon, notre maison a été détruite, mais nous on s'en est sorti. Sans jamais trop réfléchir au fait que s'il y avait réellement eu un dieu, il aurait peut être crée une terre sans mouvements tectoniques...

Les premières tribus sont organisées comme tous les groupes d’animaux, un mâle dominant et le reste de la horde. Le problème d’une telle structure est qu’elle n’est pas durable si le groupe grandit. Et pas durable dans le sens où le mâle dominant ne l’est pas pendant des années. Quelques vingt ans plus tard, le mâle dominant vieillit et un autre surproducteur de testostérone va le remplacer. On peut reconnaître l’autorité d’un membre de sa famille, plus difficilement d’un étranger à la famille. D’où l’idée, lorsque le groupe grandit, d’avoir éventuellement un « conseil des anciens » où la plupart des familles du groupe auront un représentant. Lorsque la structure grandit encore, on va, grâce au ciel, et c’est le cas de le dire, trouver la solution assez rapidement. Il suffit de prétendre que le roi possède une relation avec les dieux. S’il n’est le fils du soleil, il est dieu lui-même (cf Hiro Hito jusqu’en 1945), ou il est d’origine divine, etc… Se proclamer dieu est évidemment assez difficile à faire soit même lorsqu'on n'est pas capable d'accomplir des miracles pour le prouver, et ce, surtout si on veut être reconnu par les autres. Donc ces dieux en chair et en os vont avoir recours à des groupes de prêtres/astronomes/astrologues/menteurs, qui vont expliquer au peuple que le roi est divin, et qui vont regarder le ciel en attente d’autres messages des dieux. Le roi étant divin, il devient intouchable , l'autorité incontestable, et la société est stable. Le tout évidemment ne fonctionne pas sans une armée, et voici nos sociétés modernes en place. Un homme au pouvoir, soit parce qu’il a un système hormonal sur-productif et a besoin de se prouver quelque chose (à lui ou à son père, qui avait un pénis plus grand que le sien, ou à qui que ce soit), soit également parce qu’il a hérité la position de papa. Deuxièmement, une clique de curés qui vont mentir au peuple en délivrant un discours qui est d’autant plus crédible qu’incohérent et « incroyable », vive les miracles !, et troisièmement un bras solide qui va permettre de calmer l’ardeur d’autres mâles dominants. Le pouvoir divin, l’autorité militaire et l’autorité religieuse. Le tout se jouera en différents modes, les prêtres, vivant à proximité du roi voyant très bien qu’il n’est qu’un humain, le remplaçant éventuellement par un dieu virtuel, éternel, donc dans le ciel, mais ayant délégué une partie de son autorité au roi, ou par un homme mort, mais qui avait des pouvoirs exceptionnels, ou mort, mais pas vraiment mort, par exemple... ressuscité, sinon encore un homme, mais qui avait clairement des discussions suivies avec les ou le dieu (un prophète). D'une façon ou d'une autre, le pouvoir va chercher à se sacraliser, à se relier au ciel. Il y a différentes versions de cette triplette du pouvoir, mais repensez à cet idiot de Mitterrand dont le premier acte a été d'aller, rose en main, au Panthéon au tout début de son mandat. Pensez également à la probabilité de voir un jour un président athée élu aux Etats Unis, et un autre diminuant le surpouvoir de l'armée et y survivant très longtemps. Aux Etats Unis, un tiers des ressources produites par le pays sont affectées à la guerre, la religion est omniprésente et le mensonge également. Le rêve américain consiste à faire croire à une majorité de personnes pauvres qu'elles ont la possibilité un jour, grâce à leur qualité et leur travail, d'accéder à la richesse. Il n'y a que peu de pays au monde ou la fréquentation religieuse soit si haute, et le partage des richesses si faible.

C'est une des constantes des religions que le dieu soit invisible, omniprésent, mais jamais là lorsque l'on a besoin de lui :). Ne serait-ce que pour une question de conviction, un dieu qui viendrait nous voir tous les 10 ans serait tout de même nettement plus crédible, il viendrait nous faire quelques tours de passe-passe, descendrait "évidemment" du ciel, on pourrait organiser une grande fête, il changerait l'eau en pinard, des trucs du genre, bien convaincants, puis repartirait d'un coup de réacteur au ciel, et tous les humains croiraient en lui, se comporteraient bien, et l'affaire serait entendue. Il faut reconnaître que tout ça est tout de même assez mal foutu... De plus, toutes les histoires liées à la création sont d'un stupide impressionnant: " et pi alors on dirait qu'un serpent arrive avec une pomme dans les mains, et il se met à discuter le bout de gras avec Ève...". Là déjà, ils ont fait forts, et le plus triste est qu'il se trouve des millions de personnes pour croire des histoires aussi débiles. Moi à 5 ans on ne me la faisait déjà plus.

Évidemment ce qu'a fait le "créateur" éventuel est incompréhensible (même encore aujourd'hui). Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, qu'est-ce que le temps, l'espace, la lumière, la liste des questions est pratiquement infinie. Donc dieu réalise des choses surnaturelles (qui ne sont pas dans notre domaine de savoir faire) et donc le divin et le surnaturel sont associés. Et donc il est de bon ton pour toute personne liée au divin de réaliser des miracles. Jean Paul 2 n'a-t-il pas guéri une parkinsonienne, alors... c'est bien la preuve, ma brave dame... Aujourd'hui un miracle se définit comme quelque chose que la science ne peut pas expliquer. Justement parce que la science explique déjà beaucoup de chose et que ce qui reste (c'est la théorie du dieu bouche trous) ne peut être expliqué "que" par le divin.

Bien qu'aujourd'hui ridicule (l'idée qu'un roi puisse être un dieu, ou le fils d'un dieu, ou le représentant de dieu, comme s'il avait besoin de cela, etc...) j'imagine qu'à l'époque, cette invention est  une découverte enthousiasmante, elle va permettre toutes les conquêtes, tous les abus, elle révèle le délire humain, elle va structurer des sociétés et en détruire d'autres. Toute notre histoire est emprunte de cette vision complètement tordue de l'univers. La terre est plate, je suis le centre, et je peux tout me permettre.

Le plan est évidemment un petit peu foireux, et voyant également qu’il n’y a pas de relation systématique entre ce qui ce passe dans le ciel et ce qui se passe sur Terre, il y aura bien souvent séparation de la religion et de l’astrologie (pas toutes, voir le bouddhisme, la religion qui cumule les deux…pfffhhhh). Ensuite tous les jeux sont possibles, les religieux prenant le contrôle de l’armée, ou un général prenant la place du roi, etc., etc… lire les livres d’histoires et de géographie, les derniers milliers d’années sont faits de ce jeu de crétins dans le triangle maudit du pouvoir. Il suffit de voir aujourd’hui par exemple les curés iraniens regardant les défilés militaires pour avoir un exemple actuel de cette triplette de menteurs au pouvoir (dans ce cas, le système est déguisé en une république démocratique avec des élections bidons, mais les curés ont le pouvoir, et les militaires jouent le jeu, dans la mesure où les curés leur donnent les moyens de leurs délires). Mais il y en a d’autres, les chefs d’état visitant le Vatican, les chefs d’état commandeurs de la religion, etc… Tous sont par ailleurs comme Georges "Commander in Chief" Busch... La puissance militaire est entre leurs mains. Comme nous l’avons vu plus haut, plus personne ne regarde le ciel, mais notre vision du ciel antique, fausse,  est omniprésente dans l’organisation de nos sociétés.

La culture est née. Il existe une histoire de la création de l’univers propre au groupe (elle explique comment tout l’univers a été conçu par dieu pour ce groupe, elle est complètement fausse, mais peu importe, faute de mieux cette histoire est difficile à contredire). La société est née, elle a un führer, et paradoxe, ceux qui resteront dans l’histoire (au sens mémoire du terme) sont ceux qui feront tuer le plus de leurs contemporains qui n’auraient peut être demandé que de vivre le reste de leur courte vie tranquillement. Tout n’est pas noir malgré tout (encore que…), et le prince au pouvoir sur un grand état va dans de nombreux cas permettre des avancées qu’une tribu est bien incapable d’envisager (Mozart m’est plus agréable que les tam-tams africains ou les casseroles d'Indonésie). Développement de la technologie, amélioration des communications, des moyens de transport, développement de l’éducation et de la science, mais point trop n’en faut, car on risque de permettre à d’autres mâles dominants de se prendre au jeu. Pendant des siècles, l’écriture, donc la communication sera réservée à l’élite, et dans le cas chinois, l’écriture chinoise est tellement compliquée qu’il faut une quinzaine d’années d’études pour en apprendre les bases. Seul le haut de la société et leurs enfants auront le moyen d’écrire et donc de communiquer à distance. Aujourd'hui on peut affirmer que l'écriture chinoise (même la version simplifiée inventée et imposée par les communistes dans les années 50) est un frein énorme au développement de leur société et certainement un bien pour la nôtre.
Les créateurs (artistes, scientifiques) restent toujours dans leurs cases. Ce sont rarement les personnes les plus intelligentes d’une société qui sont au pouvoir ou qui le briguent (je ne donne aucun exemple, mais je sais que vous êtes imaginatifs). Notre société humaine est vraiment un cas à part, les groupes de cétacés ou les insectes par exemple ont aussi une organisation sociale, des communications, mais elles n’ont pas développé la technologie pour autant, j'espère qu'il n'y a pas de notion de divinité ou de spiritualité, donc de mensonge dans ces sociétés-là. Il est amusant de voir que l'évolution des sociétés a fait que nous sommes (dans la plupart des cas) passé de la dominance du plus fort, à celle de celui qui avait l'histoire la plus invraisemblable à raconter. Quand pourra-ton passer à celle du plus compétent et du plus à même de développer harmonieusement la société ?

Le pouvoir :

Ayant évolué des animaux, l'humain conserve un fond commun important avec eux. Certains ont tendance à vouloir dominer, d'autres à suivre le chef. Si l'humanité était comme organisé comme les abeilles, la vie serait simple. L'organisation sociale serait dépendante du physique, née reine, tu es reine, née ouvrière, tu es ouvrière. Une ouvrière n'est pas apte à pondre des œufs. Chez les humains, la quête du pouvoir est apparemment une question de tempérament ou des frustrations de jeunesse. Certains ne semblent vivre que pour cela, d'autres ne sont pas du tout intéressés. Le pouvoir est également sujet à contestation (sauf si le pouvoir est bien sûr d'origine divine). "Pourquoi il est chef et pas moi...?" disent les enfants lorsqu'ils jouent...

Petite réflexion au passage. J'imagine que tous mes lecteurs connaissent, au moins de loin, des jeux comme Sim City. Imaginez que vous êtes au pouvoir dans une société. Comment l'organisez vous ?. Entre anarchie et dictature, quelle voie prendre ?. Peut-on laisser toutes les libertés, peut-on toutes les supprimer. Quelle est la juste voie ? Comment ajuster les lois de la société pour la faire prospérer au mieux ? Il est évident qu'il faut un certain nombre de lois acceptées et respectées par tous. Mais aujourd'hui on pourrait imaginer que ces lois soient définies par nous, plutôt que par un être surnaturel qui n'existe pas. Surtout lorsqu'elles sont évidemment immorales (pas de préservatifs, c'est contraire à la religion... quelle bande de tarés...).

L'astrologie dans tout ça :)

A l’époque, on l’aura compris, l’astrologie (donc l’idée aujourd'hui profondément débile qu’il existe une relation entre ce qui se passe dans l’univers et la vie d’au moins quelques personnes sur Terre) dérive directement de ces coïncidences observationnelles. En Mésopotamie, lorsqu’un événement anormal se produit dans le ciel, le roi part en voyage, on nomme un roi de remplacement, et lorsque la situation semble redevenue normale, on tue le roi de remplacement (preuve que quelque chose devait bien se passer), et le roi officiel revient au pouvoir. A l’époque, évidemment l’astrologie ne concerne que les puissants, le commun des mortels est beaucoup trop commun pour avoir une quelconque relation avec les astres. Les preuves que l’astrologie ne fonctionne pas sont nombreuses. Avant tout, notre vision du monde (celle des astronomes) nous enseigne que les étoiles sont, pour les plus proches, à des centaines de milliers de milliards de kilomètres de nous. L’univers est tellement grand qu’il est complètement idiot de penser que les étoiles (rien d’autre que des boules de gaz) influencent notre vie. L’astrologie actuelle en Europe, celle des horoscopes dans les magazines pour sous développés du bulbe rachidien, est issue des mésopotamiens. Elle divise le plan dans lequel les objets du système solaire se déplacent en douze constellations. Dans la vision astrologique, les constellations ont 30° de large. Dans la réalité, d’une part la plupart de ces constellations ne sont que des groupes d’étoiles qui n’ont aucune relation avec leur nom, et surtout elles sont très irrégulières, le soleil passant par exemple seulement 7 jours dans le scorpion, mais 44 dans la vierge. Les étoiles n'ont pas des tailles identiques, elles sont en fait divisées en deux groupes, les étoiles naines, et les étoiles géantes, il n'existe pratiquement aucunes étoiles de "taille intermédiaire". Les étoiles faibles, comme le soleil, ne sont visibles que à faible distance. L'étoile la plus proche du soleil, qui s'appelle Proxima Centauri n'est même pas visible dans une paire de jumelles, les étoiles géantes (voir super géantes)  par contre se voient de beaucoup plus loin. Au delà de 30 années lumières, le soleil n'est plus visible à l'oeil nu, et la plupart des étoiles que nous voyons à l'oeil nu sont en règle générale de grosses étoiles très brillantes et très lointaines, d'où on ne peut absolument pas voir le soleil, et encore moins la terre, et encore moins imaginer qu'il y a quelque chose à la surface de la terre.

Pour que l’astrologie fonctionne il faudrait que:

- Ces étoiles aient une quelconque conscience de la présence de la Terre. Hors la plupart des étoiles qui forment les constellations du zodiaque sont bien au delà des 30 années lumières au delà desquelles le soleil n'est même plus visible à l'oeil nu, donc encore moins la Terre, et encore moins ce que fait madame Michu à l'instant présent. Si Mme Michu fait quelque chose, au mieux une étoile ne peut le "savoir" que n années plus tard, et comme  c'est une boule de gaz, elle ne sait pas, elle n'a pas de conscience, mais l'information lui arrive alors que Mme Michu est vraisemblablement déjà décédée, c'est quand même balot... (si l'étoile est à 10 années lumière, l'information arrive au mieux 10 plus tard à la distance de l'étoile, si elle est à 100 années lumière, madame Michu est déjà morte lorsque l'information arrive à l'étoile).

- Les étoiles d’une constellation (qui sont toutes à des distances différentes) sachent que nous les voyons de telle ou telle façon (comme un poisson, comme un bélier, etc….). Ce qui est assez loin d'être le cas, puisque la plupart de ces constellations ne sont que quelques étoiles auxquelles on a donné un nom qui n'a absolument rien à voir avec leur forme éventuelle. Les étoiles qui forment la constellation de la Vierge par exemple sont dans un rapport de 11 au niveau distance. Dit en clair, l'étoile la plus lointaine qui constitue le vague dessin que l'on appelle la Vierge est 11 fois plus lointaine que l'étoile la plus proche, d'où en fait on n'aperçoit déjà plus le soleil...

- Qu’elles sachent ce qu’est un poisson, un bélier ou une vierge

- Qu’elles connaissent la date de naissance d’un peu plus de 7 milliards d’êtres humains.

- Qu'elles connaissent en temps réel ce qui se passe sur Terre ce qui est contraire aux lois les plus basiques de la physique.

- Que de plus elles aient un quelconque intérêt à ce qui se passe dans votre vie et décident d’influencer votre vie et qu’elles aient un moyen de le faire…

- Que les étoiles qui sont dans le plan de l'écliptique aient un quelconque pouvoir magique, alors que toutes les autres en soient privées.

Si a priori quelque chose se passe par exemple dans votre couple (votre partenaire vous trompe par exemple), il est nettement plus probable que quelque chose soit problématique dans votre relation, plutôt que d'imaginer que quelques étoiles situées à des millions de milliards de kilomètres vous en veuillent réellement, et principalement parce que vous êtes né alors que les les planètes du système solaire dont par ailleurs elles ignorent tout étaient dans une position donnée. Si par ailleurs vous persistez à imaginer que « c’est la faute des étoiles », votre partenaire avait certainement raison de vous quitter, burne que vous êtes. L’astrologie bien sûr date de l’époque de l’alchimie, et il y a évidemment des signes d’eau, de terre, de feu et d’air. De la même manière qu’aucun chimiste actuel voit encore la nature en termes de 4 éléments, aucun astronome ne croît à l’astrologie. C’est un des points communs entre astrologie et religion, qui finalement ne valent pas beaucoup plus l'une que l'autre. Mis à part leur naissance commune à partir d’une vision du monde primitive, l’humain se détaxe de ses responsabilités, puisque ses actions ne lui sont pas propres, il est influencé par les « astres », ou les « dieux ». Inch Allah... :)

La vision actuelle de l’univers (dans le monde technologique)

Elle est dépendante de la technologie. Pas de télescopes, pas d’univers. Meilleurs sont les télescopes, meilleures sont nos observations, et meilleure notre description de l’univers. De la même façon que l'on ne découvre pas les cellules et les bactéries sans microscope, on ne découvre pas l'univers sans télescope...
Une première chose à comprendre est comment fonctionne le processus de découverte en science. Toute personne, réfléchissant un peu, peut avoir une idée sur tel ou tel problème dans l’univers. Mais cette idée n’a de valeur que si elle peut être prouvée. La réponse à une question n'est dans ce domaine que très rarement évidente (sinon tout le monde y aurait pensé avant). Dans certains cas, la réponse est même surprenante, ou inattendue. Le problème est qu'il n'y a souvent qu'une seule réponse correcte et une infinité de réponses fausses. Même si quelques fois les idées correctes paraissent de prime abord idiotes (par exemple imaginer que la Terre tourne alors que l’on voit clairement que ce sont les étoiles qui tournent), la grande majorité des idées idiotes ne sont pas correctes.
Pour que l’idée survive et soit acceptée par la communauté des scientifiques travaillant dans votre domaine, puis passe ensuite à la postérité, il faut qu’elle soit prouvée par des observations. Tant que les observations ne changent pas, l’idée que l’on se fait du monde ne peut pas évoluer. Si la théorie peut faire des prédictions qui sont vérifiées par l’observation, il y a toutes les chances qu’elle soit correcte... jusqu'aux prochaines observations.
Un point important ici : Nous ne sommes jamais sûr que nos modèles représentent la "vérité" finie, la science n'est pas religion, elle a au moins l'honnêteté de connaître ses limites. Ils ne représentent que notre vision du monde, via nos observations. Si nos observations changent, il est probable que notre vision du monde change également. Maintenant, tout aussi important, souvenez-vous du passage sur la science, et les connaissances, les probables et les frontières. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas à 100% sûr que le big bang s’est réellement produit, que nous ne savons pas à 100% que la terre est ronde et qu'elle n'a pas été crée il y a 6000 ans par un vieux barbu qui n'avait réellement rien d'autre à faire cette semaine là. Autrement dit, il y a un certain nombre de connaissances sur lesquelles il est hautement improbable que l’on se soit trompés et sur lesquelles nous soyons obligés de revenir en arrière et on peut traiter d’imbécile sans trop de complexe celui qui prétend aujourd'hui que la terre est plate. Et étant mécréant, on va se gêner, tiens... :)

Il faut évidemment être capable par le calcul de modéliser l’observation pour voir « si ça marche ». Hors, pas de calcul, pas de science. Mieux, pas de nombres pas de science. La science moderne n’aurait pas pu se développer sans les chiffres arabes. Florence Trystram dans son livre « le pape de l’an mil » cite le fait que à cette époque dans les universités européennes, les étudiants de dernière année après auparavant avoir appris le latin et le grec, les auteurs de l’antiquité, la rhétorique, la philosophie, etc… apprenaient à faire, enfin… des multiplications.
Soit multiplier MDCCCXXXVII par DXXIV. On entrevoit le problème…
Donc 1837 par 524. Racine carrée de CCCXXIX anybody ?
A partir du moment où les européens acceptent d’utiliser le système de numération arabe (qui vient en grande partie de l’Inde, notamment l’utilisation du 0), la science peut exister. A partir du moment où un système permet à des enfants de faire des multiplications, les adultes pourront inventer la trigonométrie, les logarithmes, les intégrales, les équations différentielles, etc…
Il n’y a pas de branche scientifique qui se développe seule, l’astronomie ne se développe pas sans l’optique, la chimie, les mathématiques, l’informatique, la mécanique, la mécanique céleste, la mécanique quantique, la physique nucléaire, etc….
Un facteur qui reste important est la taille de la société et les capacités de communication à l’intérieur de cette société. L’Europe du début du vingtième siècle est un groupe de 400 millions d’habitants et, en étant généreux, parmi ces 400 millions d’individus, 40 personnes du calibre d’Einstein. Un Einstein tous les 10 millions d’habitants. Un village ou une tribu de 1000 personnes (400000 fois moins) aura une probabilité de faire naître un Einstein tous les 10000 siècles…. La science et le progrès ne se développent pas dans des petits groupes isolés. Il faut des moyens importants donnés aux personnes créatives et un brassage des idées généralisé à grande échelle. Si les européens ont « envahi » le monde c’est leur nombre qui leur a permis et l'utilisation des animaux domestiques (le cheval notamment, qui a été si important dans les transports). Ce nombre a permis d’avoir un nombre suffisant de créatifs communiquant entre eux et les moyens de développer la technologie. Évidemment une invention n’est intéressante que si partagée. L’internet aujourd’hui a révolutionné la manière de travailler des scientifiques, mais dès 1800, ils se réunissaient déjà en congrès de façon à échanger les informations.
Au cours de l’histoire récente, c’est très souvent l’association d’un scientifique génial et d’une instrumentation nouvelle qui a permis les progrès. Aujourd’hui, le scientifique ne travaille plus seul, mais en équipe (sous la direction d’un investigateur principal, le P.I. des anglophones) mêlant chercheurs et ingénieurs. Toute nouvelle instrumentation reste porteuse de découvertes. La liste qui suit est une sélection personnelle et incomplète de ceux qui nous amené à la vision actuelle de l'univers, en commençant à la sortie du moyen âge. Avant la Renaissance, à part les grecs, il n'y a rien. J'évoquais ce thème au début. A la fin de l'antiquité, il y a presque tous les éléments pour permettre une révolution industrielle (il manque peut être l'or de Bolivie ?). Et tout s'écroule, et la religion prend le dessus pour plusieurs siècles (en gros, les premiers pas sont faits en 1500 en Europe, et sont encore assez loin d'être faits dans les pays musulmans).

Le cas Giordano Bruno
Bruno est un cas dans l’avancement des idées en science. Il n’est pas un observateur, ne touchera jamais un télescope, qui n'est inventé que 8 ans après sa mort. C’est aussi ce que l’on appellerait aujourd’hui un barjo. Il est le contre-exemple parfait de ce que je viens juste d’expliquer. C’est un moine, il croît en l’astrologie (ça fait déjà un bon cumul). Mais dans toute sa production, la première vision moderne de l’univers. Il part sur des idées simples qu’il extrapole correctement. Il est copernicien (donc le soleil est au centre de l’univers), et il comprend que le soleil n’est qu’une étoile. Donc dieu étant tout puissant, va forcément créer un univers infini, rempli d’une infinité d’étoiles. Il va comprendre, correctement, que si l’univers est rempli d’étoiles, nous ne voyons que les plus proches. Galilée sera le premier à voir que la voie lactée est faite d’un très grand nombre d’étoiles qui sont trop lointaines pour être visibles à l’œil nu. Dieu ne va pas faire un nombre infini d’étoiles et ne placer des planètes qu’autour d’une seule. Et de la même façon, dieu ne va pas placer des êtres vivants autour d’une seule planète autour d’une seule étoile. Donc Bruno postule y a d'autres planètes autour des autres étoiles, et qu’il existe des civilisations extraterrestres dans l’univers, ce qui pour l’époque est très surprenant. Il sera brûlé vif en 1600 pour ses idées "hérétiques" et pourtant si justes. L’église n’a pas ré-ouvert le procès Bruno. Pourtant sa vision du monde est largement moins débile que celle qui est proposée par la bible. Aux galaxies près (les étoiles sont regroupées en grands groupes qui s’appellent des galaxies), la vision de Bruno est correcte. Me reviens en tête la chanson de Guy Béart "le premier qui dit la vérité...", les petits jeunes, ne cherchez pas, ce n'est pas de votre époque... :)

Kepler et les observations de Tycho Brahé
Comme Bruno, Kepler traîne lui aussi la crasse antique, astrologie, etc… Mais il est le fondateur de l’astronomie moderne. Il est copernicien (ce qui expliquera une partie de ses différents avec Tycho Brahé qui ne l’est pas). Au passage Tycho Brahé se prononce Touco Brah (j’ai des clients danois qui insistent sur cette prononciation correcte). Tycho va au cours de sa vie accumuler des mesures des positions des planètes d’une qualité inégalée (sans télescope), et Kepler sera celui qui va les analyser et surtout les comprendre. Le mouvement apparent des planètes dans le ciel est une série de boucles annuelles, impossibles à expliquer simplement avec une terre au centre de l’univers. Même en plaçant la terre au centre, un mouvement circulaire des planètes autour du soleil est impossible à représenter avec précision. La seule explication correcte, que Kepler découvrira au terme d'années d'efforts, est que les planètes se déplacent sur une orbite elliptique. Après Kepler la vision du système solaire est correcte. La terre est la troisième planète dans le système solaire, Kepler a énoncé les lois que la gravitation universelle de Newton va démontrer. C’est là aussi une des premières fois qu’on voit apparaître des équations pour décrire l'univers.

Galilée et sa lunette
Galilée va être le premier humain à tourner une lunette vers les étoiles, et il va découvrir les bases de notre connaissance du système solaire, va faire les observations qui à terme prouvent que la Terre est une planète (elle est ronde et éclairée par le soleil comme les autres planètes). Il va non seulement améliorer sa lunette mais aussi l'utiliser pour observer tout ce qui sera à sa portée. Il va interpréter correctement ses observations et sera un vulgarisateur de ses découvertes. Ses livres sont réimprimés dans l’Europe de son temps, ce sont ce que l’on appelle aujourd’hui des best sellers. D’où les problèmes avec les autorités religieuses de l’époque. Ses lunettes sont de mauvaise qualité (il est dit que sur la soixantaine d’instruments qu’il fabriquera, seulement une poignée donneront des images correctes) mais elles sont tellement meilleures que l’œil humain. Le fait que l’on réalise que la lune possède des montagnes, donc que c’est un terrain sur lequel on marchera certainement un jour, « désacralise » les astres.

Newton
Je ne sais pas quelle part les observations de Galilée ont dans la science de Newton, mais il semble évident que le fait que la lune soit « une autre terre » (Galilée dit « la lune est terreuse ») et le fait qu’on commence à comprendre que la terre est une planète (donc un objet astronomique) fait qu’un Newton peut énoncer sa loi de la gravitation « universelle », donc qui s’applique à la terre comme au ciel. La trajectoire de la pomme qui tombe de l’arbre se calcule avec la même équation que celle qui décrit le mouvement de la lune autour de la Terre, ou de la Terre autour du soleil, etc… C’est un progrès immense dans notre vision de l’univers. En France, le livre de Newton est traduit par la marquise du Châtelet à l’instigation et avec l'aide de Voltaire. Le ciel n’est plus un endroit magique, et il est probable que il n’y a pas de dieux. Si le roi n’est pas de droit divin, il n’est d’aucun droit. La révolution française n’aurait pu se faire avant Galilée et Newton. 2 lentilles à l’extrémité d’un tube, et la guillotine… (et surtout un changement profond de la société qui a pris des siècles à se stabiliser). Par ailleurs, Newton va passer des années à étudier l'alchimie, les textes sacrés (quel gaspillage de cerveau :) ). En proportion, il fait très peu de science, mais ce qu'il fait est fondamental. A la fin de sa vie il refuse les "saints sacrements". Pour moi, cette image montre la transition d'une société qui passe de la superstition à la science.

Friedrich Bessel et l’héliomètre de Fraunhofer
Au début du 19ème siècle on commence à savoir fabriquer de bons objectifs pour lunettes, et les résultats ne tardent pas. Friedrich Bessel à l’observatoire de Königsberg (actuelle Kaliningrad, enclave russe en dessous des pays baltes) sera le premier à mesurer la distance d’une étoile par la méthode de la parallaxe. On comprend alors que les étoiles sont très très lointaines. Donc, logiquement, très très brillantes puisqu’on peut les voir à l’œil nu à de telles distances. En faisant le calcul, elles doivent être aussi brillantes que le soleil, donc ce sont des soleils.

Karl Fraunhofer et le spectrographe
Le même Fraunhofer qui fera de si bons objectifs va aussi développer la technique clé de l’astronomie actuelle, à savoir la spectroscopie. En dispersant la lumière grâce à un prisme, on peut se livrer à une analyse chimique de la source que l’on observe, on peut également mesurer sa vitesse, sa pression, etc… Sans spectroscopie, point d’astronomie. La grande découverte de la spectroscopie, postérieure à Fraunhofer, est que l’univers est fait des mêmes atomes, sur Terre comme dans le reste de l’univers. Sauf un atome récalcitrant qu’à l’époque on identifie sur le soleil et pas sur Terre, et que l’on nomme « hélium » pour cette raison. On le découvrira sur Terre seulement en 1910... (à modifier).

Lord Rosse et son télescope
En Irlande vers 1845, Lord Rosse et son épouse construisent le plus gros télescope du monde, il permettra la découverte des nébuleuses spirales. Au départ, les télescopes sont tellement mauvais que les astronomes voient des objets flous, qu’ils nomment « nébuleuses ». Au fur et à mesure que l’optique progresse, on comprend que certaines nébuleuses sont des amas d’étoiles. Puis la spectrographie prouve que d’autres nébuleuses sont des masses de gaz émettant de la lumière, et il reste des nébuleuses «irréductibles » selon l’expression de l’astronome français Camille Flammarion. Les spirales sont irréductibles et on n’en voit aucune dans la voie lactée (il y a tellement d’étoiles que les galaxies en arrière-plan sont invisibles).

Einstein et l'interféromètre de Michelson
Michelson est un opticien américain qui réalisera plusieurs expériences. Une d'entre elle montre que la vitesse de la lumière est constante. Autrement dit, imaginez l'expérience suivante: Je suis dans un vaisseau spatial qui voyage à 10000km par seconde. Je vais à l'avant du vaisseau spatial, tel Léonardo di Carpaccio dans le Titanic, je pointe un laser dans la direction où se déplace mon véhicule. De prime abord, on pourrait penser que la lumière du laser va à sortir à 310000 kilomètres par secondes (vu par un observateur extérieur qui regarderait la fusée passer). De la même façon, si je vais à l'arrière du véhicule, que j'allume mon laser, la lumière devrait sortir à la vitesse de 290000 kilomètres par seconde. A la limite, si la fusée va à la vitesse de la lumière on pourrait imaginer la lumière sortant à 600000 kilomètres par seconde à l'avant, et restant sur place si j'éclaire vers l'arrière. L'expérience de Michelson montre quelque chose de bizarre, la vitesse de la lumière est constante, et donc si j'éclaire à l'avant, comme à l'arrière, la lumière part dans les deux cas à 300000 kilomètres par seconde quelle que soit la vitesse de la fusée. Là encore, comment se fait ce... ? L'explication d'Einstein est simple, plus je vais vite, plus le temps ralentit. Et donc tout s'explique. Bizarrement, certes, mais s'explique. L'idée est géniale, et pire encore, prouvée par de nombreuses autres expériences par la suite. Ses idées replacent la théorie de la gravitation de Newton dans un cadre plus large. Lorsque les conditions sont "normales" la gravitation de Newton est une bonne approximation, lorsque les vitesses augmentent et se rapprochent de la vitesse de la lumière, la théorie d'Einstein la remplace. Les théories d'Einstein sont d'une richesse incroyable, qui trouvent, même si la grande majorité du public ne s'en rend pas compte, énormément d'applications pratiques dans la vie de tous les jours.

Edwin Hubble et les télescopes de Georges Ellery Hale
Vers 1910 avec les progrès de l’optique et de la photographie. On construit aux États-Unis les premiers télescopes géants. Et avec la photographie, on va, en accumulant la lumière durant de longues poses pouvoir enfin voir des étoiles nettement plus faibles que celles que l’on peut voir dans le même télescope en observant à l’œil. On va découvrir que les nébuleuses spirales sont en fait formées d’une multitude d’étoiles très très faibles. C’est Edwin Hubble en 1924 qui apporte la preuve que ces étoiles ne sont pas très très faibles, mais très très lointaines. La voie lactée est notre galaxie, et l’univers est encore plus grand, peuplé d’autres galaxies. On parle alors de distances en millions d’années-lumière. La seconde grande découverte de Hubble, publiée en 1929 est que, à grande échelle, (au-delà de 50 millions d’années-lumière) les galaxies s’éloignent de nous. Toutes. C’est une découverte réalisée évidemment avec un spectrographe. Ce phénomène s’appelle l’expansion de l’univers. Elle n’agit qu’à très grande distance, les étoiles de notre galaxie ne sont pas soumises à l’expansion de l’univers, pas plus que vous ne serez plus grand en ayant terminé la lecture de ce texte à cause de l’expansion. Hubble mettra beaucoup de temps à admettre sa découverte, tant elle semble bizarre pour l’époque. On pense que l’univers est fixe, et le voir en mouvement dérange… Si les galaxies s’éloignent les unes des autres, c’est que dans le passé elles étaient encore plus proches les unes des autres. En extrapolant l’expansion de l’univers, on arrive forcément à l’idée d’une explosion primordiale, selon l’expression de l’abbé belge Georges Lemaitre qui sera un des premiers à comprendre le concept du « big bang ». Nous reviendrons sur cette idée fondamentale plus tard.

Fritz Zwicky et Palomar
Un autre barjo dans l’astronomie. Dès 1930 cet astronome suisse travaillant à Caltech (Pasadena Californie) va faire une découverte importante. Lorsque l’on mesure la brillance d’une galaxie, on peut la comparer à la brillance du soleil. Telle galaxie brille comme 100 milliards de soleils. On pourrait dans un premier temps imaginer que si la galaxie brille comme 100 milliards de soleils, c'est parce qu'elle est constituée de, et donc « pèse » 100 milliards de soleils. Zwicky, en mesurant la vitesse des galaxies dans les amas de galaxies, va se rendre compte que cette manière de procéder sous-estime la masse des galaxies d’un bon facteur 10. Hors toute matière émet une radiation, dont la distribution en longueur d’onde  est reliée en à la température. Donc il doit y avoir dans et autour des galaxies un type de matière qui n’émet pas de radiation, ce que l’on appelle aujourd’hui faute de mieux la matière noire.

Gamow et la fusion nucléaire.
A la fin de la seconde guerre mondiale on connaît assez bien la nature des atomes, et on va enfin comprendre ce qu’est une étoile, et comment elle fonctionne. Une des choses dont on est sûr à l’époque est que les étoiles ne sont pas des « boules de feu », autrement dit ne sont pas les produits d’une combustion, dit encore autrement que les étoiles ne sont pas des boulets de charbon qui brûlent… faute d’oxygène… On imagine que le soleil est une boule de gaz en compression (lorsque l’on comprime un gaz, sa température augmente). On imagine des durées de vie du soleil de 30000 ans, ce qui paraît beaucoup mais est largement insuffisant. Mais on ne sait pas encore expliquer le fonctionnement des étoiles. Comment peuvent-elles émettre autant d’énergie chaque seconde (le soleil émet 3,8 10 puissance 20 joules chaque seconde) et ce pendant des milliards d’années. Avant de comprendre le fonctionnement des étoiles il faudra comprendre un minimum de physique nucléaire, et connaître le fameux : E=mc² de la relativité restreinte. Une étoile est une énorme boule de gaz. Le soleil mesure 1,5 millions de kilomètres de diamètre, il possède une masse de 2 10 puissance 30 kilogrammes. Comme on peut l’imaginer la pression au centre du soleil est énorme, de l’ordre de 250 milliards d’atmosphère. Sous des pressions aussi énormes, les atomes d’hydrogène (un proton, positif et un électron, négatif) sont amenés à fusionner. La fusion des noyaux des atomes s’appellent une fusion nucléaire, ou fusion thermonucléaire. 4 atomes d’hydrogène donnent un atome d’hélium. 4 atomes constitués chacun d'un proton et d'un électron vont donner un nouvel atome dont le noyau est constitué de 2 protons et 2 neutrons (ces deux neutrons étant faits à partir de 2 protons et 2 électrons) et entouré de 2 électrons. Cette réaction dégage énormément d’énergie. Il s’avère que l’atome d’hélium obtenu par la fusion des 4 atomes d’hydrogène est un peu moins massif qu’eux. Cette petite différence de masse a été transformée durant la fusion en énergie en suivant la fameuse équation E=mc². Chaque seconde le soleil transforme 600 millions de tonnes d’hydrogène en 596 millions de tonnes d’hélium. 4 millions de tonnes sont transformées en énergie. Pour donner une idée, la bombe d’Hiroshima était équivalente à la transformation d'un gramme de matière en énergie. La masse du soleil est de 2 10 puissances 30, et une « perte » de seulement 4 10 puissances 9 de matière chaque seconde explique que le soleil brillera encore pendant des milliards d’années. Nous avons compris et continuons à apprendre progressivement d’une part la nucléosynthèse primordiale (comment se forment les atomes au début de l’univers) et d’autre part la synthèse des atomes les plus lourds dans l’univers. Nous avons compris également que nous sommes les produits de l’évolution stellaire. Au départ de l’univers, ne se créent que des atomes d’hydrogène hyper simples (un proton, un électron), et une toute petite proportion d’atomes d’hélium (2 protons, 2 neutrons, 4 électrons). Le reste sera formé dans le cœur des étoiles (voir le cours d’astrophysique stellaire le plus court du monde, non encore inclus ici, mais ça viendra).

Michel Mayor et les fibres optiques
La spectrographie, grâce à l’effet Doppler permet de mesurer la vitesse radiale des étoiles (la vitesse à laquelle elles s’éloignent ou s’approchent de nous, le mouvement transversal s’appelant le mouvement propre des étoiles). Un groupe d’astronomes suisses travaille depuis les années 1970 sur la structure de la galaxie, notamment par la mesure de la vitesse radiale d’étoiles. Ils utilisent à partir de 1977 un spectrographe à corrélation qui permet des mesures à une précision de 500 mètres par seconde. Cet instrument, CORAVEL permis de nombreuses avancées. Cet instrument était monté directement sur le télescope, donc il était malgré tout soumis à de nombreuses flexions suivant la position pointée par le télescope, et des dilatations liées aux changements de températures durant la nuit. Les nouvelles générations de spectrographes seront donc reliées au télescope via une fibre optique, et le spectrographe placé dans une chambre thermostatée. Les spectrographes actuels sont placés sous vide, avec une régulation de température meilleure que le centième de degré, et la lumière des étoiles provenant du télescope arrive au spectrographe via une fibre optique. L’instrument le plus précis actuellement est le spectrographe HARPS utilisé sur le télescope de 3.6m de l’ESO et possède une précision inférieure au mètre par seconde et a permis la détection de centaines d’exoplanètes.
Lorsque l’on explique que les planètes tournent autour du soleil, c’est presque vrai. En fait, tout, y compris le soleil, tourne autour du centre de gravité commun du Système solaire. Si on imagine un système solaire simplifié, avec le soleil et Jupiter, il s’avère que le soleil tourne autour d’un point qui est proche de sa surface. Si on observait un tel système de l’extérieur, on ne peut évidemment pas « voir » directement ce Jupiter (la lumière réfléchie par Jupiter est de l’ordre de 10 milliards de fois plus faible que la lumière du soleil), mais si on mesure précisément la vitesse du soleil, on verra qu’elle oscille autour d’une valeur moyenne, le soleil « s’éloignant » de l’observateur durant 6 ans, puis se « rapprochant » de l’observateur pendant 6 ans. Cette variation sinusoïdale de la vitesse de l’étoile traduit la présence d’une planète autour de l’étoile. Pour l’instant, on ne peut détecter que des planètes assez massives. La terre par exemple produit un changement de vitesse radiale du soleil de l’ordre de 10cm par seconde au mieux. Avec cette technique on montre donc qu’il existe de nombreuses planètes dans la galaxie (de l’ordre de 5 milliards). La question qui suit est de détecter des planètes de la taille de la Terre, à la bonne distance (ni trop chaud, ni trop froid), et dans le futur espérer montrer qu’il existe d’autres formes de vies dans l’univers.

Petit calcul rapide :

La masse du soleil est de 1,98892 × 10^30 kilogrammes, celle de Jupiter est de 1,8987 × 10^27 kilogrammes, donc les deux sont dans le rapport 1047,5. On a également le même rapport entre la distance du centre du soleil au centre de gravité du système « soleil+jupiter » et la distance du centre de Jupiter au centre de gravité des deux. De plus, la distance moyenne soleil Jupiter est de 778 412 027 kilomètres. Si on appelle "a" la distance soleil au centre de gravité du système et "b" la distance Jupiter-centre de gravité, on a :
a+b=778 412 027 et b/a=1047,5 ou b=a*1047,5
Si on remplace b dans la première équation par a*1047,5
On obtient : a*1048,5=778412027
D’où a = 742393,5 km
Le rayon du soleil est de 695 500 kilomètres, donc on voit que le centre de gravité du système soleil Jupiter est un peu plus loin que le « bord » du soleil.
Si on observait un tel système solaire d’une autre étoile, on verrait le soleil tourner autour de ce point, donc osciller de 1484787 km en un peu moins de 12 ans (Jupiter tourne autour du soleil en 11 ans et 315 jours). Le temps que met Jupiter pour tourner autour du soleil est donc de 3745746289 secondes. C’est le même temps que met le soleil pour tourner autour du centre de gravité commun des deux astres. Le soleil parcours un cercle (pour simplifier, en vérité il 'agit d'une ellipse) dont le diamètre vaut : 2*pi*742393,5 km soit 4664596 km. A la vitesse de 4664596/3745746289 km/sec soit 1,24 mètres par secondes dans le meilleur des cas.

Saul Perlmutter et le télescope spatial Hubble
Une des idées fausses de la cosmologie des années 1970 est la suivante : S’il y a une grande quantité de galaxies dans l’univers, l’expansion de l’univers doit lentement mais sûrement ralentir (chaque galaxie est liée à ses voisines par la gravitation et « freine » l’expansion de l’univers). Donc on peut imaginer, en fonction de la masse de l’univers un big bang, suivi d’une phase d’expansion, ralentie jusqu’à s’arrêter. A partir de là, la gravitation devrait agir et provoquer une contraction, pour arriver dans un futur très lointain à un Big Crunch. Plusieurs équipes, dont celle de Saul Perlmutter, utilisent les meilleurs télescopes sur la planète pour mesurer la vitesse d’expansion de l’univers lorsque l’on remonte dans le temps (donc dans le passé). Ils utilisent pour cela les supernovæ. Un type précis de ces supernovæ explosent toujours à la même phase de leur évolution, et brillent (ou sont censées) briller avec le même éclat au maximum. La mesure de la vitesse de récession de la supernova, reliée à sa brillance permet d’obtenir permet de sonder la vitesse d’expansion de l’univers à différentes distances. La découverte majeure de la fin du siècle dernier est que ces mesures impliquent que l’expansion de l’univers accélère avec le temps. Le problème étant de savoir ce qui peut causer cette accélération. La théorie actuelle est que cette accélération serait causée par une force répulsive, appelée énergie sombre ou énergie noire. Si on applique la relation d’équivalence entre masse et énergie, on estime aujourd’hui (depuis 1998) que 75% de l’univers est constitué d’énergie noire, 20% de matière noire, et seulement environ 5% de « notre » matière. Évidemment ces observations sont encore dans le domaine du "probable", mais elles remettent en cause en partie l'existence même du big bang. Ce modèle (celui du big bang) a été imaginé à partie de la matière connue dans l'univers à l'époque, donc basée sur 5% de l'univers, et personne n'a une idée précise du comportement de la matière noire et de l'énergie noire dans la phase condensée (éventuelle) du début de l'univers. Le Big Bang reste malgré tout la théorie la moins vaseuse sur la création de l'univers, en attendant d'autres progrès observationnels. (Ce paragraphe a été écrit en Février 2011, c'est à dire avant l'attribution du prix Nobel de physique à Perlmutter et deux autres astronomes en 2012).

Quelques questions.

Un florilège des questions qui reviennent le plus souvent durant mes tours. Les lignes qui suivent sont évidemment, rappelons-le, la réponse d'un astronome mécréant à ces questions. Je mettrais à jour ces pages lorsque j'ai du temps. 

L'attraction de la lune : Voir ici

La position des planètes et l'astrologie

Les alignements planétaires : Je vous encourage à lire la page suivante, qui parle de l'alignement planétaire de Mai 2011, et qui explique assez bien ce qu'il faut penser des terrrrribles alignements planétaires...

Les impacts d'astéroïdes : Voir ici

Pluton n'est plus une planète

2012, les mayas et la fin du monde : Dépêchez vous, ce paragraphe va bientôt devenir caduque. Voir ici

Les OVNIS et la vie extraterrestre

Les trous noirs

L’univers : l’image actuelle…

Les 100% sûrs...

Il y a deux classes de choses que nous savons. Le positif et le négatif. Celles dont nous sommes sûrs qu'elles sont vraies et celles dont nous sommes sûrs qu'elles sont fausses.

Dans ce qui est vrai :
- La première constatation: il est beaucoup plus complexe que ne le laisse le deviner l’observation du ciel à l’œil nu. BEAUCOUP.
- La seconde est que les distances sont tellement grandes qu’elles en sont, pour nous, impossible à appréhender. La lune est à 400000 km de nous. Qui peut avoir une idée concrète de ce que représentent 400000km… ? Pour y aller à l’époque des missions Apollo, le voyage durait trois jours. La lune est à 1 seconde un tiers de lumière. Le télescope spatial ou encore le VLT photographient des galaxies à 13 milliards d’années-lumière. Si nous ne pouvons pas imaginer 400000km concrètement, que veulent dire 13 milliards d’années-lumière pour nous. L’étoile la plus proche du soleil est Proxima du Centaure. Les fusées les plus rapides dont nous disposons aujourd’hui vont à environ 15 kilomètres par seconde. 15 kilomètres par seconde me permettrait de faire le voyage de Santiago à Paris en un peu moins de 13 minutes… Pour aller à l’étoile la plus proche de nous à cette vitesse-là, le voyage prendrait 80000 ans. Autrement dit, nous n’irons pas vers les étoiles avec la technologie actuelle. Probable en fait que l'humain ne fera jamais le voyage et que peut être un jour nous pourrons y envoyer des robots... ?

- Nous avons découvert progressivement un univers structuré. On peut le comparer (vu de chez nous) à un système de poupées russes:

Nous sommes sur Terre.

La Terre est une petite planète du système solaire. Celui-ci est principalement le soleil (99,3% de la masse totale du système solaire) et de 8 planètes (0.7% de la masse totale du système solaire). Il y a 4 grandes planètes, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune qui comptent pour 99,95% des 0.7%. Il y a 4 autres petites planètes, Mercure, Vénus, la Terre et Mars qui comptent pour les 0.05% des 0.7%. La Terre ne représente que 0.0003% de la masse totale du système solaire… Nous, le centre du monde, la raison pour laquelle tout a été créé, bonne blague... 0.003% de la masse du système solaire… Entre Mars et Jupiter, il existe une ceinture d’astéroïdes, corps beaucoup plus petits que les planètes, et au-delà de Neptune, une autre ceinture d’astéroïdes dont le plus gros est Pluton, suivi de milliers d’autres corps plus petits. La distance de la Terre au soleil est environ de 8 minutes lumière. La distance de Pluton au soleil est d’environ 6 heures lumière. Le diamètre de l’orbite de Pluton mesure donc environ une demi-journée de lumière. La terre étant en gros 3.6 fois plus grande que la lune, depuis la lune, on peut voir la terre dans le ciel comme une boule 3.6 fois plus grande que notre lune. En allant 10 fois plus loin, la terre n'apparaît plus que comme une petite boule qui ferait en gros à un tiers de la lune vue depuis la Terre, si je vais encore 10 fois plus loin, je ne vois plus le diamètre de la terre à l'oeil nu. De ce point de vue, je vois la terre comme une étoile brillante, comme nous voyons Vénus ou Mars depuis notre Terre. Si je commence à voyage à bord d'un vaisseau spatial très rapide (le Falcon Millenium :)), en arrivant dans les parages de saturne je dois chercher aux jumelles, quelque part très près du soleil un tout petit point lumineux, d'un vague bleu pâle qui est la Terre. Le soleil y est une toute petite boule qui est en gros 10 fois plus petit que par chez nous. Sur Pluton, j'ai besoin d'un télescope déjà substantiel pour "découvrir la terre". A ces distances là, le soleil n'est plus qu'un point de lumière très très brillant. Le soleil ne présente plus aucun diamètre apparent. A la surface de Pluton, le "jour" est aussi lumineux qu'une nuit de pleine lune sur Terre.

Le système solaire, en fait le soleil (le reste étant négligeable), est une petite étoile dans une galaxie. L’étoile la plus proche, Proxima Centauri se situe à 4.22 années-lumière, soit plus de 6000 fois plus loin du soleil que ne l'est Pluton. Là encore, difficile de se faire une idée concrète… Le soleil et Proxima du Centaure ne sont que 2 étoiles parmi les 400 milliards et quelques qui constituent notre galaxie. Cette galaxie est un disque d’environ 100000 années-lumière de diamètre. Si la galaxie mesurait un mètre de diamètre, Proxima du Centaure serait à environ 40 microns, soit environ la moitié de l’épaisseur d’un cheveu du soleil, or, avec notre technologie actuelle, il nous faudrait 80000 ans pour parcourir cette moitié d’épaisseur de cheveux dans la galaxie… Ayant continué mon voyage à bord du Falcon Millenium, j'ai très rapidement perdu le soleil, à 30 années lumières de celui çi, il me faut déjà un télescope pour le voir. Je me suis éloigné de la galaxie, je la vois maintenant dans toute sa splendeur. J'ai oublié depuis longtemps le soleil. Imaginez à nouveau la galaxie comme une maquette de 1m de diamètre, le soleil est tellement petit qu'il faudrait s'en approcher à 0.3mm pour le voir sans télescope (ou sans microscope, dans ce cas là :)). Personnellement j'aime bien ce genre de vidéos montrant la taille des étoiles, ou encore celle là montrant les tailles des objets dans l'univers, du plus petit au plus grand.

Depuis Edwin Hubble nous savons que cette galaxie n’est qu’une galaxie parmi environ 100 milliards d’autres. Les images les plus profondes de l’univers détectent des galaxies dont nous estimons qu’elles sont à 13 milliards d’année lumière. Si notre galaxie mesurait un mètre de diamètre, les télescopes les plus lointains permettent de voir à 130 km. Mais si la galaxie mesurait un mètre de diamètre, la Terre aurait en gros la taille d’un neutron, et un homme de 2m de haut mesurerait… 2 millionièmes de la taille d’un neutron… Avec cette vision statique, il est déjà difficile d’imaginer qu’un dieu quelconque aurait été assez stupide pour faire un univers de plus de 100km de diamètre, de façon à ce que quelque part, sur un quelconque neutron, et 14 milliards d’années après la création, pullulent temporairement 7 milliards d’êtres, dont comble de l’ingratitude, seulement 15% au mieux se sont rendus compte qu'il existait, c'est-à-dire lui confient leurs gros problèmes métaphysiques, ou le rassurent régulièrement sur sa grandeur, etc… 

De plus, la matière semble ne constituer que 5% de l'univers. Nous savons que le reste existe, mais il n'émet pas de rayonnement et est donc très difficile à détecter. A l'inverse, il est évident que non seulement nous n'existons pas dans l'univers, mais en plus nous sommes constitués d'une des parties "exotiques" de l'univers. L'essentiel de l'univers n'est pas la matière dont nous sommes faits.

Vu à très grande échelle l'univers possède une structure spongieuse. C'est également un des apports des fibres optiques à l'astronomie. Auparavant, on ne pouvait étudier les galaxies que une par une, en exposant des plaques photographiques durant des dizaines d'heures. A partir des années 1990 il a été possible de mesurer le décalage spectral de centaines de galaxies, et possible de réaliser des "surveys" importantes permettant de visualiser en trois dimensions l'univers proche. La plus complète à l'heure actuelle a été réalisée en Arizona et s'appelle la Sloan Digital Sky Survey. Elle a utilisé un télescope spécialement construit pour ce projet qui était muni d'une caméra multicouleur, permettant de recenser les objets célestes en ayant une idée de leur couleur, et également de spectrographes à fibre optique (donc permettant d'obtenir le spectre de 640 galaxies simultanèment). Ce projet a permis de gros progrès sur notre compréhension de l'univers proche, et cerise sur le gâteau, permis cette animation. Elle montre quelques unes des 930000 galaxies analysées par la Sloan Survey, jusqu'à 2 milliards d'années lumières. Soit en gros, en volume, 0.3% de l'univers observable... Chaque tache est une galaxie comme la voie lactée, qui contient des centaines de milliards d'étoiles individuelles, et peut être sur quelques planètes perdues, des hordes d'infimes créatures taigneuses qui ne vont durer qu'une infime fraction de l'éternité pendant laquelle ils penseront que tout l'univers n'a été fait que pour eux. Rien de grave, ils ne signifient rien et ne peuvent rien faire, sauf se faire du mal.

Une dure réalité de la cosmologie est que hélas, plus les objets sont lointains plus ils sont faibles, et plus ils sont difficiles à analyser correctement. Conséquence directe de ce fait, plus on s'intéresse à des objets lointains, plus notre connaissance est fragmentaire et imprécise. Dans le système solaire, il est possible de faire des mesures à nettement mieux que le pour-cent. Sur les étoiles proches nous en sommes au pour-cent. Pour les étoiles lointaines, et certaines nébuleuses de notre galaxie, il peut y avoir des erreurs d'un bon facteur 2. Au delà, miracle de la science contemporaine, et du besoin de consensus des chercheurs, ou besoin de justifier les sommes exorbitantes dépensées dans certains engins spatiaux, la précision devient nettement meilleure. Ainsi l'âge de l'univers n'est pas quelque chose entre 10 et 20 milliards d'années, mais 13.72 milliards d'années. En fait, le big bang s'est passé un jeudi matin, vers 9h30. Toute personne connaissant un peu l'astronomie sait qu'il s'agit là d'un biais, et que cette valeur de 13.72 est complètement illusoire. Mais tout en étant illusoire, elle n'est pas pour autant complétement délirante. On peut comparer cette valeur à la figure de Jésus, un bon barbu au teint bien blanc avec une bouille bien sympathique. Personne ne sait réellement si le personnage de Jésus, s'il a existé, ressemblait à l'image que l'on voit partout aujourd'hui, mais c'est celle qui fait le plus plaisir à la majorité.

Maintenant nous devons nous concentrer un peu et reparler du big bang… Hubble et Lemaître ont démontré ce que l’on appelle l’expansion de l’univers. C'est un fait observable et observé. La conséquence en première approximation logique est que dans le passé les galaxies étaient beaucoup plus proches les unes des autres, et que si on extrapole comme une grande folle, l’univers a commencé en un seul point, que l’on appelle le Big Bang. L’autre question qui suit est de savoir où sommes-nous dans l’univers: au centre, un peu au milieu de nulle part, ou encore que passerait si l’on arrivait au bord de l’univers. Qu'y a t'il de l'autre côté ?. Le problème est que l’univers n’est pas une bulle dont le diamètre augmenterait au fur et à mesure du temps dans « autre chose ». L’univers est un espace-temps.

Revenons un instant dans l’antiquité. La terre est plate. C’est donc un plan. Je suis au centre, je peux définir deux dimensions dans le plan (devant-derrière, et droite-gauche par exemple). Je peux marcher dans n’importe quelle direction, et forcèment à un moment, j’arrive au bord de la Terre, et je tombe dans… autre chose...
Dans les temps modernes nous nous sommes rendu compte que la Terre était un globe. Donc un volume, à trois dimensions, pas deux. Nous marchons à la surface d’un globe, mais la Terre est un globe. Il y a une des dimensions qui nous est interdite (on ne peut pas, sans de gros efforts monter ou descendre de la surface sur laquelle on est. Cette surface est à la fois finie (il y a un nombre de kilomètres carrés à la surface de la Terre) et infinie. On peut marcher droit devant soit, et à condition de marcher sur l’eau, ce qu'arrivent à faire certaines personnes, continuer ainsi pendant un temps infini sans jamais arriver au « bord » de la Terre qui n’existe pas. Un autre point à comprendre est que chaque terrien, n’ayant qu’un horizon limité à une vision différente de celle de son voisin. Personne n’a une vision globale de la terre depuis sa surface.
L’univers tel que nous l’observons n’est pas un volume, mais un espace-temps qui possède 4 dimensions. En regardant autour de nous, nous voyons un volume, mais qui n’est pas vraiment un volume, puisque plus nous regardons loin, plus nous voyons dans le passé. Par définition, l’observateur est au centre. Lorsque je regarde l’étoile Véga de la constellation de la Lyre, je la vois telle qu’elle était il y a 26 ans, parce que la lumière que je reçois a mis 26 ans à venir vers moi. 26 ans parcourus à 300000 kilomètres chaque seconde, et Véga est une étoile proche du soleil… Lorsque nous observons une galaxie à 500 millions d’années lumières, nous la voyons telle qu’elle était il y a 500 millions d’années. Depuis ces 500 millions d’années, la galaxie a fait environ 2 tours et demie sur elle même, a changé de position ( à cause de l'expansion de l'univers), etc… mais nous ne pouvons pas savoir exactement à quoi elle ressemble aujourd’hui. Nous ne pouvons la voir que telle qu’elle était dans le passé. La lumière qu’elle émet en ce moment et qui nous permettrait de savoir comment elle est n’arrivera sur Terre que dans 500 millions d’années (en fait un peu plus à cause de l'expansion de l'univers pendant ces 500 millions d'années), ce qui en ce qui nous concerne ne nous arrange pas. A partir de la vitesse d’expansion de l’univers mesurée sur les galaxies, nous estimons aujourd’hui que le Big Bang a eu lieu il y a 13.7 milliards d’années. Plus nous observons « loin », plus nous remontons le temps. Mais plus les objets sont lointains, évidemment plus ils sont faibles. Nous n’en recevons pratiquement plus de lumière et les images les plus lointaines sont réalisées avec les plus gros télescopes au monde et en accumulant la lumière durant des poses dont la durée équivalente se mesure en semaines d’exposition. Au fur et à mesure que nous approchons du big bang, nous voyons l’univers à une époque où il était de plus en plus petit. La lumière qui a été émise à cette époque a du voyager pendant des milliards d’années avant d’arriver sur Terre. Mais pendant le voyage l’univers continuait à augmenter de taille, et la longueur d’onde des photons (les « grains » de lumière) a elle aussi augmentée. Au fur et à mesure que l’on s’approche du big bang, la lumière des objets est décalée vers les grandes longueurs d’onde, donc la lumière est « rougie », et lorsque l’on arrive de plus en plus près du big bang, nous le détectons d’abord en infrarouge, puis ensuite dans les longueurs d’onde millimétrique. C’est ainsi que deux chercheurs de Bell Laboratories ont, en 1965 découvert ce qui s’appelle le rayonnement fossile. Peu après le big bang, la température était très très élevée, mais en augmentant de taille, la température a progressivement baissée, et l’univers rayonne comme un corps noir ayant une température de -270° Celsius, soit seulement 3 degrés au-dessus du zéro absolu.

Univers observable et univers réel…
J’ai expliqué dans le paragraphe précédent que de la même façon dont nous marchons à la surface d’un volume (la surface de la Terre), nous sommes dans un espace-temps (4 dimensions), et nous le voyons comme un espace (3 dimensions), mais en sachant que plus nous regardons loin, plus nous voyons les objets tels qu’ils étaient dans le passé. S’il était faisable de voir l’univers tel qu’il est au moment où vous me lisez, en temps réel, c'est-à-dire si la vitesse de la lumière était infinie, l’univers proche serait quasi identique et l’univers lointain très différent. Souvenez-vous de la phrase que je donnais dans l’exemple terrestre : « Une autre point à comprendre est que chaque terrien, n’ayant qu’un horizon limité a une vision différente du voisin. Personne n’a une vision globale de la terre depuis sa surface. ». Remplacez là maintenant par « chaque observateur dans l’univers, ne voyant qu’un horizon limité a une vision différente du voisin, soit parce qu’il ne vit pas dans le même endroit de l’espace, soit parce qu’il n’y est pas au même temps ». S’il y avait eu un observateur muni d’un gros télescope dès le début du système solaire au moment de sa création, il y a 4.5 milliards d’années, il aurait pu voir le Big Bang à seulement 9 milliards d’années-lumière de distance. Dans 20 milliards d’années par rapport à aujourd’hui, le Big Bang sera à 34.5 milliards d’années-lumière de nous, qui n’existerons de toute façon plus, et en fait certainement à une distance encore plus grande à cause de l’énergie noire.
Imaginez un instant que nous photographions une galaxie à 10 milliards d’années lumière. Nous la voyons en « avant plan » par rapport au Big Bang qui lui est à 13.7 milliards d’années (valeur ridiculement officielle obtenue avec le télescope spatial Hubble). Mais s’il y avait des observateurs sur cette galaxie à cette époque, eux ne verraient pas le même univers que nous. Ils n’auraient pas une partie (celle opposée à la nôtre par rapport à eux, celle que nous voyons "derrière eux") à 3.7 milliards d’années lumières, et encore moins celle qui pour eux est derrière nous à 23.7 milliards d’années lumières. Cette lumière ne leur est pas encore parvenue. Et pour cause, elle arrive seulement chez nous en ce moment... Eux auraient une vision différente de l’univers, centrée sur eux-mêmes, et ils verraient tout comme nous l’univers dans leur passé. Donc s’ils cherchaient à voir la voie lactée, ils pourraient certainement la trouver, mais dans "leur" passé, dans un temps très ancien, c'est-à-dire quand la voie lactée venait de se former. Et ils auraient beau chercher le soleil (qui n’existe que depuis 4.5 milliards d’années) le soleil n’existait pas encore dans la voie lactée. Donc nous « les » voyons depuis leur futur.
En fait, tout se passe un peu comme dans un jeu de pacman, ou tout autre jeu qui se déroule sur un plan. Moi l’observateur, contrôlant mon pacman, je le vois de « au-dessus », dans la troisième dimension, que normalement, les autres pacmen ne voient pas. Imaginez-vous dans le plan du jeu, et vous comprendrez que chaque pacman, quoique vivant dans le même labyrinthe voit une partie de ce labyrinthe différente. J'ai le grand avantage de voir le labyrinthe du dessus et peut contrôler mon pacman pour qu'il échappe aux autres. Dans le jeu, je pense que les autres pacmen ont une idée de ma localisation puisqu'ils se déplacent vers moi, mais ceci est un autre débat. Nous sommes dans le même cas, mais dans un univers à 4 dimensions, et il faudrait pouvoir voir en même temps (et c'est le cas de le dire) le passé et le futur pour avoir une idée correcte de l’univers à l’instant présent.

Plus amusant, vous êtes Igor et Grichka Skywalker, dans un vaisseau spatial capable d’aller à une vitesse énorme, et vous décidez d’aller voir le bord de l’univers, voir ce qu’il y a "de l’autre côté". C'est important pour vous, car c'est le thème de votre nième nouveau bouquin, et pour une fois vous souhaiteriez ne pas trop raconter de conneries. Le voyage en vaut la peine, tellement la question de savoir ce qu'il y avait avant le big bang vous intrigue (dieu, peut être... :) :) :)). Vous partez, mais pendant votre voyage, l’univers continue à croître tout autour de vous, si bien que vous restez en permanence au centre de l’univers observable, quel que soit la vitesse à laquelle vous vous déplacez, puisque vous vivez... au présent. Aller voir le « bord » de l’univers, dans notre cas reviendrait à être capable de remonter dans le temps. Ce qui revient à dire, si on veut le présenter de cette façon, que la fin de l’univers (la partie la plus lointaine observable, le « bord » de l’univers) en est le début : Le big bang, juste après la création de l’univers. Dans la théorie officielle du big bang, celui-ci est à des températures très élevées au départ, et ne devient transparent à la lumière qu’environ 380000 années plus tard, nous observons donc, dans le domaine des longueurs d’onde radio un « mur » de lumière, en fait une sphére de lumière tout autour de nous qui est le plus lointain que nous puissions observer. Il y a un autre mur qui est notre horizon observationnel. Si en ondes radios nous pouvons "voir" la lumière du big bang, en lumière optique, nous n'y sommes pas encore. Actuellement les plus faibles galaxies observées sont à environ 13 milliards d'années-lumière, et elles n'apparaissent que comme de toutes petites taches vaguement floues sur les images les plus profondes faites avec les meilleurs télescopes au monde. Les galaxies encore plus loin sont encore plus faibles, et nous ne pouvons pas les photographier avec les télescopes actuels, donc il y a un horizon observationnel qui ne pourra être repoussé qu'en construisant des télescopes nettement plus grands, ce qui est en train d'être fait. Pour l'instant l'image la plus "profonde" de l'univers est une image du télescope spatial Hubble qui a nécessité la superposition d'images obtenues pendant un temps équivalent à 23 jours de pose (2 millions de secondes). Elle s'appelle le "Hubble Extreme Deep Field"

La vision de l’univers en temps réel (en ce moment) est finalement peu importante. D’une part, parce qu’elle est très difficile à se représenter, puisque nous sommes habitués à vivre en 3 dimensions et pas 4, d’autre part, et c’est le point principal, parce que toute l’information qui nous provient nous provient à la vitesse de la lumière, que ce soit la lumière elle-même ou la gravitation. Donc cette représentation d’un univers centré autour de nous et entouré de la lumière du big bang est finalement la plus correcte. Le point qui était le big bang est en fait la plus grande structure possible autour de nous, nous la voyons aujourd’hui comme une sphère gigantesque autour de nous. Autour de nous, et dans notre passé. Réservons les visions en 4 dimensions aux astrophysiciens qui calculent des modèles mathématiques d'univers, eux savent que leur travail n'a peut être aucun rapport à la réalité de toute façon. Enfin pour les plus conscients de mes collègues :).

Le problème est que justement ces théories ont bien du mal. Mettez toute l'énergie de l'univers en un seul point, faites tourner la machine... et... il ne se crée pas de galaxies... Mieux, l'univers retombe sur lui même. Les théoriciens sont obligés de recourir à des subterfuges assez tordus pour que "ça marche". Par exemple, on imagine qu'à un moment donné, l'univers est passé par une phase d'expansion délirante qu'on appelle l'inflation. Sauf que l'on a aucune raison physique d'imaginer que l'univers se mette à exploser littéralement, mis à part que "ça" permet aux calculs de "coller". De la même façon, certains de ces modèles théoriques fonctionnent mieux dans un univers à 11 dimensions, et donc on imagine que certaines dimensions se seraient "recroquevillées" sur elles-mêmes pour arriver à notre univers à 4 dimensions tel que nous le connaissons. Il existe aussi la théorie des cordes, dont on nous parle depuis des années, mais qui n'est appuyée par aucune observation. Nous n'avons jamais pu observer une corde, ni un bout de ficelle, ni le moindre lacet de chaussures ou de fil dentaire, rien permettant d'affirmer que la théorie des cordes est autre chose qu'une théorie. Laissons donc ces champs aux spécialistes des mégaextrapolations, qui nous diront peut être au bout du compte que le Big Bang n'a peut être jamais eu lieu... En attendant, observons plus, comprenons mieux, regardons dans les détails, et patience...
Si l’on veut s’amuser, on peut se représenter l’univers observable comme un trou noir creux, vu que lorsque l’on arrive aux frontières de la bulle observable, la densité de la matière croît exponentiellement. Il est également intéressant de se poser le problème du champ de gravitation auquel nous sommes soumis. La Terre, dont nous sommes à la surface gouverne bien sûr notre champ de gravitation, mais le big bang, même s’il est très très loin, est centré sur nous, mais avec une masse infinie… Je vous laisse y penser.
Cette vision, quoique globalement correcte, possède quelques problèmes. Le big bang est la moins mauvaise de toutes les théories cosmologiques, elle répond le mieux aux observations (rayonnement fossile, cosmogénèse,…) sauf aux nouvelles. Le big bang a été imaginé dans un univers constitué de matière, pas d’énergie noire, pas de matière noire, donc seulement sur les 5% de l’univers qui est la matière comme nous la connaissons. Hors en l’état des choses (2011), personne ne sait comment évolue l’univers, un univers avec 95% d’énergie et de matière noire, et seulement 5% de matière « classique » lorsque l’on se rapproche du big bang et que les températures deviennent de plus en plus élevées et les pressions de plus en plus grandes pour la bonne raison que l'on ne sait pas encore ce que sont énergie noire et matière noire dans notre univers actuel… C’est un des sujets les plus importants de l’astronomie aujourd’hui, et les observations futures permettront certainement de progresser. Pour l’instant, il est plus sage de considérer le Big Bang comme une extrapolation de l’expansion de l’univers (qui elle est un fait observé), donc mettre le big bang dans les théories très probables que dans les 100% sûres. Par contre, ce dont nous sommes SÛRS est que l'univers n'a pas été créé il y a 3000 ou 6000 ans par un barbu qui s'ennuyait et qui n'avait personne pour taper la belote...

Au 18ème siècle, les grands pères des mêmes théoriciens s'étaient penchés sur l'origine de la lune... A l'époque on pensait que la lune s'était séparée de la terre (encore en fusion). Cette théorie avait le bon goût d'expliquer la quasi absence de terres émergées dans le Pacifique. Elle expliquait la lune, et le Pacifique. Sauf qu'à y réfléchir, la gravitation fait qu'il est peu probable qu'un bout de la terre, même liquide, prise d'une envie urgente d'aller voir ailleurs se soulève et monte dans le ciel pour faire la lune. L'explication était ailleurs... A cette même époque, personne n'avait bien compris que les côtes Ouest de l'Afrique collaient assez bien avec les côtes Est de l'Amérique du sud... Pour continuer cette analogie avec celle du big bang, nous connaissons tous la dérive des continents, et on comprend bien que dans le passé, tous les continent étaient unis dans ce que l'on appelle la Pangée. Personne n'imagine pour autant que tous les continents étaient un jour réunis en un seul point émergé, d'où seraient sortis tous les continents. Donc voilà, en tout cas pour ce qui me concerne, le Big bang fait partie des théories, du domaine du "probable" exploré par la science, mais rien n'est joué à ce niveau (par contre le vieux barbu, lui, pas question).

L'appréhension du monde - La cosmogonie moderne
Qu’est-ce que l’univers ? Qui l’a créé ?, comment ?, etc… quelques réflexions à partir de notre vision actuelle.
Il est peu probable que les scientifiques trouvent un jour le mystère de l’existence de l’univers. Il serait en fait plus correct de dire qu’il est peu probable que les humains découvrent le mystère de l’existence du cosmos, et les scientifiques en particulier. La réponse correcte et honnête, dans le contexte est de dire « nous ne savons pas », « encore … ».
Est-ce grave, docteur ?
Non, au vu de ce que l’on sait aujourd’hui sur l’univers, il est évident que ce qui a causé l’existence de l’univers n’avait aucune idée (si idées il y avait à l’époque) de l’existence 14 milliards d’années plus tard de la présence d’humains sur une sous planète quelque part dans une galaxie anonyme. Prétendre le contraire sans aucune intention est débile. Le faire parce que l’on a une intention (récupérer sa vision antique du monde et son autorité de pacotille) l’est encore plus.

Une des constantes des religions est que l'univers a été crée par une conscience. Les religions intelligentes ont fini par admettre à demi mot que ceci ne s'était pas passé il y a 5000 ans, donc toujours sans l'admettre ouvertement admettent de fait que les histoires contées dans les textes "sacrés" ne sont que calembredaines, mais maintiennent malgré tout l'existence d'une conscience qui ayant fait plus que ce que nous pouvons faire est donc forcément supérieure. Or rien n'indique quoique ce soit de tel. L'existence de l'univers peut très bien avoir été causé par un événement, et c'est en fait beaucoup plus probable qu'une conscience. On peut reporter notre expérience terrestre à celle de l'univers, à savoir que les choses simples se créent avant les choses évoluées (les bactéries avant les mammifères). Donc on peut aussi imaginer que l'univers s'est fait à partir de quelque chose de simple et que l'histoire a suivi son cours. Prenons l'exemple de la tectonique des plaques sur terre et de la dérive des continents : Dans le passé les gens observaient des phénomènes (volcans, tremblements de terre, raz de marée, tempêtes) qu'ils attribuaient aux dieux. Hadés se fâche, Poséïdon se fâche, etc... Or à la base, ce n'est qu'un simple mouvement de plaques à la surface de la Terre ou la circulation de l'air dans l'atmosphère, le jeu entre les masses d'air chaud et froid qui causent les tempêtes. Aucune conscience dans tout cela. Il est plus que probable qu'il en soit de même pour l'univers.
La chose, ou l’événement, ou l’être, ou le je ne sais quoi qui a causé la création de l’univers aujourd’hui n’avait donc certainement absolument rien à faire de notre existence 13.7 milliards d’années plus tard. Ça n’avait probablement pas idée du fait que nous existerions un jour, n’existe probablement plus, et n’a certainement rien à faire de nos histoires mesquines ou des problèmes d'hormones de ceux qui veulent prendre et se maintenir au pouvoir sur une parcelle de Terre. Je vous encourage à relire cette phrase, elle est centrale dans ce que je viens d'écrire. Il faut arrêter de se comporter comme si nous ne le savions pas.

Finalement en repensant à tout ce thème, je rejoins malgré tout les croyants sur certains points. Admettons, ce que je ne crois pas du tout, que l'univers ait réellement été construit par une conscience supérieure, qui de plus, 14 milliards d'années plus tard s'est révélée aux hommes à travers des textes "sacrés" (si je vous parlais, je vous mimerais également avec mes deux index et mes deux majeurs les guillemets autour de "sacré"). Le minimum que l'on demande finalement est que ce dieu soit honnête, et tout puissant. Or si on admet que ce que l'on observe est vrai, ce qui est tout de même recommandable, alors ce dieu n'est pas du tout puissant. Il crée un univers dont il magouille les lois pour que dans 14 milliards d'années l'humain moderne apparaisse, l'humain, créature de chair, fruit d'une évolution de millions d'années et qui est si imparfait. L'histoire ne dit pas si les humains sont les seuls être vivants dans cet univers monstrueux, ou si le dieu s'est amusé à faire plein d'essais sur d'autres planètes. Évidemment pour les primitifs qui ont écrits les textes sacrés, la notion de planète (en tant qu'objet orbitant autour d'une étoile) n'a aucun sens, pas plus que la notion de vie extraterrestre. Ce dieu imaginaire et imaginé à l'époque a énormément de mal à cadrer dans nos connaissances actuelles. Il faut imaginer un dieu faisant un univers plus que surdimensionné, créant des lois de la physique qui sont autant d'obstacles à la création de la vie (donc de nous, qui bien sûr sont la chose la plus importante dans tout l'univers) de façon à ce que de la manière la plus improbable qui soit, une partie de l'humanité d'aujourd'hui se mette à croire en lui 14 milliards d'années plus tard. Par ailleurs, et ceci était déjà valable dans l'antiquité, le dieu en question n'est qu'un gros psychopathe, créant des pantins imparfaits (alors qu'étant tout puissant, il aurait pu, non ?), et les punissant pour l'éternité s'ils se révèlent imparfaits... Quelle histoire débile... Dans l'histoire chrétienne, dieu réalise que sa créature n'est pas parfaite (dedieu de lui même il aurait pu le savoir avant de la concevoir, ou la concevoir parfaite et on n'en parlait plus). A la place d'arranger le coup par un bon miracle, après tout c'est quand même dans ses possibilités, il décide d'engrosser (via miracle) une jeune juive (qui donc ne croît même pas en lui) de manière à pouvoir être torturé ensuite plus tard de façon à nous sauver des pêchés qu'il aurait pu ne pas concevoir dès le départ. Un vrai psychopathe. De plus, dans le contexte actuel (la vie terrestre ne représente que dans les 10-37 de l'univers), un homéopsychopathe. N'aurait il pas pu créer tout cela en un rien de temps, puis jouer au playmobil avec les humains ensuite comme tout dieu qui se respecte... D'autre part, ce dieu là est à la fois assez loin d'être tout puissant, il est de plus menteur. Que lui aurait-il coûté d'écrire dans la bible où je ne sais quel bouquin qu'il aurait lui même écrit avec ses gros doigts gourds un minimum de vérités, par exemple que la terre est un globe qui tourne autour du soleil, qui fait partie d'une galaxie, etc...  Plutôt que des choses qui sont évidemment complètement fausses (dieu fait tourner le soleil autour de la terre). Voilà, cette histoire aussi ne "marche pas", elle trahit tout simplement le fait que les textes soit disant sacrés ont été écrits par des ignares qui ont pour la plupart repris des légendes préexistantes pour  expliquer l'univers, sacraliser le pouvoir et organiser la société. Le seul problème finalement est que toutes ces histoires sont fausses.

Résumons :

Hypothèse Nous sommes : Dieu Les lois
L'univers n'a pas été créé par une conscience mais par un événement ou quelque chose de similaire il y a 14 milliards d'années Un accident de la nature insignifiant n'existe pas créées par les humains, elles permettent de maintenir la cohésion de la société
L'univers a été crée par une conscience qui souhaitait l'univers pour ce qu'il est, c'est à dire en gros tout, sauf la vie qui ne représente rien dans l'univers Idem n'existe peut être plus et même s'il existe, n'a rien à faire de nous, vu que nous ne sommes rien dans l'univers Idem
L'univers a été créé par une conscience dans le but d'avoir des croyants sur terre 14 milliards d'années plus tard Le but ultime de tout l'univers est un homéopsychopathe qui n'était vraiment pas à la bourre... sont celles décrites dans des livres anciens, mais on ne sait pas lequel est réellement le bon, et si on le pouvait, il serait néanmoins bien de ne pas tout appliquer comme dans l'antiquité (ou alors il faut re-légaliser l'esclavage par exemple).
Les textes sacrés disent la vérité : il existe un Dieu (lequel ?) qui nous a crée à son image, et a crée l'univers il y a 6000 ans. Destinés à convertir le reste de l'humanité mais pour leur bien (semble évident... ) est un menteur, il a magouillé toutes les apparences pour qu'elles soient trompeuses, puisque tout ce que nous découvrons indique que l'univers n'a pas été créée il y a si peu de temps Idem, sauf que la science ne sert à rien, autant retourner tout de suite au moyen âge... Quoique pour massacrer de l'infidèle, la technologie actuelle a du bon...

Dans le tableau précédent, toutes les évidences montrent que la première ligne est correcte. Elle répond aux observations, qui sont à la fois astronomiques, mais aussi sociétales : S'il y avait un dieu, on peut imaginer qu'il ne serait pas lié à telle ou telle culture, mais serait universel, avec un peu plus de preuves de que celles qui existent. Si le dieu des juifs existait, il est probable que la shoah n'aurait pas eu lieu, si Allah existait, il ne se ferait peut être pas représenter par une des cultures les plus improductives de l'humanité, si le dieu des chrétiens existait, il n'aurait pas laissé faire autant de génocides en son nom, etc...

Au cours de l’histoire nous sommes passés d’histoires simplistes (si, si, réellement) mais que nous avions inventé de façon à nous donner un sens dans l’univers, à une vision d’un univers énorme, très complexe, mais dans laquelle nous n’avons aucune place particulière. Croire aujourd’hui, en prenant en compte nos connaissances que l’univers a été fait pour nous est au mieux idiot. Et dans le cas bien improbable où l'univers a été crée par une conscience, la fait passer pour une conscience atteinte de délires.
Dans ce contexte, ne renouvelons pas les erreurs des anciens en tentant d’imaginer que nous pourrons savoir pourquoi l’univers existe. Approchons nous, lentement mais sûrement, d’une vision plus correcte de l’univers. Peut-être sommes-nous dans une partie de l’univers qui ne nous permet pas de le voir et de le comprendre correctement. Ne cherchant pas à « prendre le pouvoir », nous n’avons aucune obligation de vendre une histoire fausse.
Les tentatives du passé, basées sur des observations complètement fausses et la consommation de substances hallucinogènes sont pathétiques.
Avant de parler de cosmogonie, il va de soit que nous devons accepter la réalité de nos observations. Si nous sommes réellement dans la "Matrix" (pour ceux qui ont vu ces films de science-fiction), si toutes les observations sont truquées par un dieu menteur, alors j’ai l’impression que je suis en train de taper sur mon clavier alors qu’en fait le clavier n’existe pas et que je ne suis que le sujet d’une expérience faite par le dieu. De votre côté, je n’ai jamais existé, et vous avez l’impression de lire une page web, mais vous aussi n’êtes que le sujet d’une expérience identique. D'ailleurs existez vous réellement ?

En premier lieu, il faut donc accepter la réalité de nos observations et du monde lui-même.

Une cosmogonie doit ensuite répondre aux deux propriétés importantes et incontournables suivantes :

Elle est unique

Elle doit, même si incomplète, au moins correspondre aux observations que nous pouvons faire.

L’unicité est évidente, on ne peut pas avoir de double vérité. L’univers s’est créé et organisé d’une seule façon. Si 36 curés vous racontent leur version des faits, toutes différentes, il y en a au moins 35 de fausses, et plus que vraisemblablement 36, vu que leur explication vient du fond des âges, à une époque où l'on pensait que la Terre était plate et qu'on avait aucune notion de physique et aucuns instruments pour connaître un minimum l'univers. L’erreur est de mal choisir. Chez les musulmans, c'est Al Ghazali (1058-1111) qui explique grosso modo que s’il y a deux vérités, la seule correcte est dans le Coran, c’est à cette date qu’on peut considérer que le monde musulman s'enfonce définitivement dans le moyen âge. La civilisation la plus avancée de l'époque (ou la moins reculée ?), celle qui a précédé et suivi les grecs comme civilisation dominante, celle qui a inventé bien avant les grecs l’écriture et les chiffres rentre dans le moyen âge. Ils y sont encore. C’est une constatation objective. Il y a autant de musulmans que de chinois et comparez le dynamisme économique des chinois à celui des pays musulmans. Comparez le progrès qu'a pu faire faire la civilisation occidentale, et la stagnation des pays musulmans. J'imagine qu'ils doivent se rendre compte que tous les objets modernes qu'ils manipulent (voiture, téléphone, télévision, internet, etc, etc... ) n'ont pas été inventés par eux... ? Comment ne peuvent ils pas comprendre que la raison de leur retard est leur religion? Comment, dans un pays comme la France, où nous avons été capable de faire des lois très claires de séparations des religions et de l'état, les "gens de gauche" ne s'élèvent ils pas contre l'arrivée massive de population dont l'identité s'affirme dans des croyances qui sont la cause de leur retard... ? Si les pays musulmans étaient développés, il est probable qu'ils arriveraient à contrôler leur démographie, s'en remettraient à eux même plutôt qu'à un dieu inexistant, et n'auraient aucun besoin d'immigrer dans d'autres pays...

Au passage, aucun politicien français n'a demandé à ce qu'on élargisse les lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat pour l'étendre aux autres états. Nous sommes dans une situation où l'état français ne peut subventionner des cultes, mais où d'autres états (le Maroc par exemple pour ne pas le nommer) paye des mosquées sur notre territoire. Ne pourrait-on pas demander au moins une réciprocité et demander de passer des programmes de vulgarisations scientifiques expliquant l’athéisme sur les chaînes de télévisions marocaines ? Revenons à nos moutons, sans pour autant les égorger.

Pour paraphraser Jésus parlant à Saint Thomas, s’il est possible de croire en ce que l’on ne voit pas (quoiqu’il soit préférable d’éviter de le faire), il est difficile de ne pas croire en ce que l’on voit. Hors ce que l’on voit aujourd’hui est plus que suffisant pour ranger les sornettes religieuses provenant de l’antiquité au placard. Imaginer que la création soit le résultat de la volonté d’un « être » est peu probable. La création peut être le fait d’un événement, ou d’une chose pour laquelle nous n’avons vraiment aucun nom, de quelque chose qui de plus a disparu depuis des méga lustres sans laisser de traces autre que cet univers. La cause de la création de l'univers, s'il y a eu une création, fait certainement partie d'une physique qui risque de nous rester inaccessible pendant encore pas mal de temps. La physique de l'infiniment petit est la physique quantique, celle du très grand à la théorie de la gravitation d'Einstein, et il est probable que lorsque l'on parle de la création de l'univers, il existe encore toute une physique que nous ne connaissont pas. Rien de choquant dans ce concept. Pour le reste, si on insiste sur l'existence d'un dieu, la question qui suit est de savoir qui a créé dieu… et qui a créé le créateur du dieu, et ainsi de suite. Accepter l’existence d’un dieu est une manière commode de ne pas poser les bonnes questions. Dieu est en quelque sorte l’équivalent des piliers qui supportaient la terre plate. Comment la terre peut-elle flotter seule dans l’espace ? Parce qu’elle est supportée par des piliers. Mais sur quoi reposent les piliers ?... Nous ne sommes pas beaucoup plus avancés en imaginant ces piliers… Comment l’univers a-t-il été créé ? dieu. Qui a fait dieu ? Finalement on se retrouve toujours devant une inconnue, et il n’est pas plus inimaginable que l’univers se soit créé seul, que l’univers a été créé par dieu qui lui s’est créé tout seul. Dieu ne répond pas à la question, il nous fait juste les esclaves d’une secte, bien réelle et humaine elle. Encore que vu les actions des religions, la notion d’humaine est tout de même à relativiser (sacrifices humains dans le passé, milliers de femmes prétendues sorcières brûlées par l'inquisition, génocides lors de la découverte du nouveau monde, pédophilie, etc…).
Dans tous les cas de figures, le dieu ancestral (un vieux monsieur barbu aux cheveux blancs) est une belle plaisanterie. Il y a heureusement de moins en moins de personnes qui prennent les textes soit disant sacrés au pied de la lettre, avec leurs histoires à dormir debout. Même le vatican a admis en 1996 que la théorie de l'évolution "était plus qu'une hypothèse". Progrès remarquable, tout de même. Il est déplorable que les USA, un des pays les plus avancés au niveau scientifique, soit aussi, parmi les pays développés, celui qui soit le plus attardé quant à la vulgarisation des connaissances scientifiques. Les créationnistes américains détonent réellement au vu des progrès accomplis par les scientifiques du même pays. On voit là un grand problème de communication scientifique.

Au mieux de nos connaissances, ce dieu donc aurait dû créer l’univers il y a 14 milliards d’années. Aujourd’hui nous savons que l’univers n’est pas une bulle de quelques centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes, c’est quelque chose de proprement ahurissant en volume, distances, etc… L’essentiel de cet univers est obscur, et complètement inapte à la vie. Tout cet univers n’aurait donc été créé que de manière à ce que 5% servent à faire 100 milliards de galaxies, pour que dans une seule de ces 100 milliards de galaxies, 9.5 milliards d’années plus tard, naisse une étoile autour de laquelle existe la Terre, de façon à ce que 4.5 milliards d’années plus tard apparaissent l’humain et les sociétés, pour que il y a n années (choisissez votre chiffre, 2011, 5772, 1433, etc..) un petit groupe d’individus, totalisant aujourd’hui un grand maximum de 15% de la population mondiale commence à vénérer le dit dieu… et lui expliquer tous les problèmes stupides qu’ils ont dans leur vie… N’avait-il réellement que cela à faire, dieu ? Pas très très efficace le « tout puissant »… ou avec un sens de l’humour vraiment très très spécial. Il est évident que si les religions ont tout leur sens dans une cosmogonie à terre plate, crée il y a quelques milliers d’années, comme un grand mensonge ayant pour but de structurer la société, de lui donner des lois, elles portent au ridicule avec nos connaissances actuelles. Que les religieux s’accrochent à leur pouvoir de jadis, certes, mais comment tenter de concilier les histoires anciennes et la vision actuelle du monde. Personne, dans les scientifiques bien dans leur tête, n’imagine l’humanité autrement qu’un accident du hasard dans l’histoire de l’univers qui n’a aucune relation avec la nôtre. Il se trouve bien quelques scientifiques pour tenter d’ânonner des discours sur les relations entre science et religion. Je donnerai un exemple calamiteux, celui de Jean Kovalevsky avec ses participations pitoyables à l’université interdisciplinaire de Paris, dont on a dit qu'elle est à l'université ce qu'est un institut de beauté à un institut scientifique, il y a un passage dans une vidéo de Kovalevsky ou il parle du spirituel comme d'une cinquième dimension de l'univers, ça vaut vraiment son paquet de cacahuètes. Il aurait pu être généreux et nous donner trois ou quatre dimensions spirituelles, personnellement, après ma mort, ça ne dérange plus de ne plus exister, mais si je dois encore exister, a priori pour un temps infini, je préférerai être un volume, aussi beau que celui que j'occupe en ce moment :), plutôt qu'un point, ou une surface, et si j'avais le choix, j'aimerai aussi choisir l'aspect que j'ai, les cadavres sont rarement beaux). Soit ils sont carrément crétins, rechercher sur internet les textes mièvres de Bruno Guiderdoni islam et science. Si l'islam favorisait la science, ça se saurait, et les pays islamiques ne seraient pas aussi attardés qu'ils ne le sont dans le domine. L'islam est antiscientifique, par définition. On trouve également des textes à prétention scientifique, mais citer des phrases d'autres scientifiques en les sortant de leur contexte n'est pas oeuvre scientifique (les frères Bogdanoff pour citer ces hurluberlus). Toutes les démarches de récupération de la science ne sont que des tentatives au mieux vaseuses. Les défendeurs du principe anthropique, ceux du fine tuning, de l’intelligent design et autres n’ont pas les pieds sur Terre. (Les noms américains expliquent évidemment que cette partie de la terre, colonisée par les curés va prendre encore un certain temps avant de se rendre à l’évidence). On devra un jour, en tant qu’européen, accepter la faute qui a été la nôtre d’envoyer tant de curés dans ce pauvre pays qui n’en demandait pas tant. Disons que les indiens d'Amérique ont largement profité de l’amour de dieu… Il ne serait pas surprenant, afin de se donner bonne conscience de s’excuser auprès des pays d’Amérique pour les avoir pollué en leur envoyant autant de religieux. Il est de bonne augure lorsque l’on visite Pékin de parler des droits de l’homme. Il serait de bon goût de faire repentance par rapport à l’invasion religieuse des Amériques. Du moins, si l’on compare le nombre de morts causés par les uns et les autres.

Petit calcul rapide :

Dans l'univers, la matière compte pour 5%.

Ces 5% sont distribuées en 100 milliards de galaxie. La voie lactée représente donc 0,00000005% de l'univers

Le soleil n'est qu'une étoile parmi 200 milliards d'étoiles. Le soleil représente donc 0,00000000000000025% de l'univers

Le soleil pèse 2 10^30kg, et moi, les bons jours environ 80kg.

Moi je suis donc 10^-46 de l'univers et vais durer 0.0000007 % de l’âge que l’univers a déjà. Ceci est en considérant votre masse. En volume, je suis 10-71 de l'univers. En admettant que dieu ne soit pas raciste (qu'il est crée des infidèles juste pour que les fidèles puissent les massacrer), il y a en arrondissant à la valeur supérieure 10 milliards d'être humains et dieu a fait un univers 10 puissance 60 fois plus grand que nous. Si dieu n'a fait l'univers que pour nous et pas pour ses infidèles qui n'accéderont pas à son paradis, alors dieu a fait l'univers 10 puissance 61 fois plus grand que nous. Ceci est ridicule bien sûr. Toute notre galaxie aurait pu ne pas exister que l’univers aurait eu la même histoire. Alors la Terre ou moi… Pierre Dac en 1972 a été un des premiers auteurs à expliquer le fond du principe anthropique fort lorsqu'il écrivait : « si ma tante en avait, on l’appellerait mon oncle, et si mon oncle en était, on l’appellerait ma tante… » Prétendre que puisque j’existe, l’univers a été fait de façon à ce que j’existe est complètement faux. On en revient à l'histoire de la maison dans la forêt. Probable que si maison il y a, elle n'a pas été faite pour une chose aussi insignifiante que nous. Si l’univers n’avait pas eu les propriétés requises à la vie dans un sous sous sous sous pourcentage de son volume, vous ne seriez pas en train de lire cette phrase, et puis c’est tout. L’essentiel de l’univers, et je préfère largement dire l’essentiel de l’univers que de vous embêter à lire un chiffre avec des dizaines et des dizaines de 9 ne sont pas aptes à la vie. 99.99999……………99999% de l’univers est inapte à la vie. Il est noir, froid et parcouru de radiations bien faibles, mais nocives. Mais l’univers aurait pu très bien être identique, mais sans la Terre, ou le soleil, ou même la voie lactée, et vous ne seriez toujours pas en train de lire cette phrase. Nous sommes un accident de parcours, arrivé en gros 14 milliards d'années après la création de l'univers, et seulement dans une sous partie très infime de l'univers. Imaginez un genre de "conscience" décidant de faire l'univers, il est probable qu'il se soit préoccupé d'énergie noire, de matière noire, et que les 5% de matières n'ait été que des déchets dans le dessein global de l'univers. Alors du haut des 10-38 et quelques que représente la vie humaine sur terre, il serait bien d'arrêter de nous regarder le nombril. Maintenant que par coup de chance, une molécule un peu longue ait la possibilité de se reproduire, et en plus mal, ce n'est finalement qu'anecdotique. Vu de notre point du vue, surtout lorsqu'il est à la hauteur dudit nombril, il semble évident que la Terre est un objet super important, moi encore plus, et étant tellement beau et parfait, il est normal que tout l'univers n'a été créée que pour moi. Et il n'y a rien de plus faux.

On pense que dans notre galaxie, il devrait y avoir quelques milliards de planètes comme la terre (bonne taille, et à la bonne distance de leur étoile, ni trop chaude, ni trop froide). Il y a des zones dans la galaxie où la vie ne peut pas être pérenne (il ne fait pas bon d'être près d'une supernova, ou dans des zones où les étoiles sont très proches les unes des autres, et où la distance entre étoiles est trop proche pour avoir des systèmes planétaires stables sur le long terme). Dans celles qui restent et qui où se sont développées des formes de vie, il est plus que probable que lorsque vie il y a, elle est de forme primitive (bactéries) et très rarement de forme évoluée (avec des pattes, des yeux, etc...) et encore beaucoup plus rarement des formes ayant développé la science et la technologie (donc capables de savoir plus ou moins ce qu'ils sont ou où ils sont). En étant hyper généreux, si la vie foisonne dans l'univers (en gros, quelques milliers de formes de vie dans notre galaxie, et dans chacune des 100 milliards de galaxies de l'univers), les formes de vies représentent en gros 10-26 de l'univers... Imaginer que l'univers ait été fait pour 10-26 (si on est généreux et admet que les autres font aussi partie de la volonté divine). A la limite pour un "croyant", imaginer un dieu qui a fait tout un univers pour seulement 10-26 de son contenu fait passer le dit dieu d'emblée pour un imbécile.

Imaginez un jeu où l'on tirerait trois nombres au hasard, chacun étant une des coordonnées dans l'univers. Et on vous transporte par magie sur ce point. L'essentiel des tirages, vous arriveriez dans un endroit complètement obscur, et si vous aviez emmené une paire de jumelles, vous pourriez voir quelques tâches très faibles qui sont les galaxies environnantes. Il faut arriver à se convaincre que l'univers est essentiellement obscur. Très très rarement, vous vous trouveriez à l'intérieur d'une galaxie et vous pourriez la discerner à l'oeil nu (la voie lactée porte ombre dans les endroits où le ciel n'est pas pollué). Il faudrait une chance très très grande pour arriver à proximité d'une étoile, et avoir "un jour", c'est à dire beaucoup de lumière et de chaleur. Il faudrait avoir vraiment beaucoup de malchance pour atterrir pile poil à l'intérieur d'une étoile. Same player shoot again. A l'envers évidemment, la vie ne se développe, lorsqu'elle se développe, que dans les endroit hyper rares où se trouvent les bonnes conditions physico-chimiques, d'où le fait qu'on peut négliger la vie comme étant un des "desseins" de l'univers.

Nous sommes hélas passés d’une vision de l’univers où la terre et le ciel étaient séparés, mais où le tout avait été fait pour la Terre (et donc nous), à une vision de l’univers où la terre fait partie de l’univers, mais où l’univers n’a pas été fait pour nous. Le problème étant que la culture scientifique est tellement mal enseignée et si peu, que la plupart des gens vivent encore de fait sur une terre plate.

Les religions vues par un mécréant.
- Les religions sont des couteaux suisses du comportement, Crées pour expliquer l'univers, elles expliquent également, mais complètement à côté de la plaque parce qu’inventées à l’époque où l’on avait une vision complètement fausse de l’univers, comment l'univers a été créé, comment nous devons nous comporter (là aussi dans de nombreux cas en étant plus que critiquable aujourd'hui), et ce qui se passe après notre existence sur terre. Là encore, en racontant conneries sur conneries. Mais vous le reconnaîtrez, elles sont toutes RATP : Religions d'Amour, de Tolérance et de Paix.
Et que ceux qui ne croient pas, meurent.

Le but n'est pas mauvais à l'origine, d'une part nous donner un sens sur la planète, contrôler la société (locale) de façon à prévenir la délinquance ou déliquescence de cette société, améliorer son état, nous permettre d'admettre notre condition misérable. Mais maintenant ? Nous avons des moyens de communication globaux, tout est complètement intriqué, les multinationales sont supranationales, et l'essentiel de ce que l'on achète est mondial. Tentez de tracer l'origine des composants de la voiture que vous achetez. Tentez de tracer l'origine des idées qui ont rendues cette voiture possible. Tout est mondial aujourd'hui. Le niveau d'alphabétisation a augmenté beaucoup (pas dans tous les pays, mais ça viendra, ça viendra). Il est grand temps de changer de système plutôt que de continuer de se mentir en racontant, les yeux ouverts, mais le cerveau fermé que dieu est au ciel et qu'il regarde nos faits et gestes. En tant qu'astronome, ça me choque 

Il est facile de constater que plus la religion est importante dans une société, plus celle-ci est retardée. Prenons l’exemple du monde musulman, qui représente le même nombre d’humains que les chinois, mais qui ne représente qu’une fraction de pourcent du progrès humain (un seul prix Nobel de physique pour un pakistanais mais qui étudia en Angleterre, aucun prix Nobel de chimie, aucun prix Nobel de médecine), et une fraction notable des problèmes internationaux. Voilà une partie de l’humanité (les arabes) à qui on doit mais il y a très très longtemps, avant qu'ils n'inventent Allah, l’écriture, une partie de la numération, une partie de l’astronomie ancienne, probablement la sortie de l’Europe du moyen âge, et qui y est rentrée avec des abrutis comme Al Ghazali et qui y est restée depuis. Une société qui base ses actions sur la volonté d’un dieu qui n’existe pas est vouée à devenir un nain économique. Lorsqu'il y a une guerre entre un pays développé et un pays musulman, le facteur de perte est de 10, autrement dit, 10 morts musulmans pour 1 mort de l'autre côté, et uniquement si, ou parce qu'aucune guerre totale n'a pas été déclarée. Les pays musulmans producteurs de pétroles ne semblent pas avoir compris qu'ils devraient utiliser leurs revenus pour développer des universités de haut niveau (avec quelques exceptions comme au Qatar), avant toute autre utilisation (acheter des clubs de foot en europe ou subventionner le terrorisme par exemple). Aucun des pays ou cette religion est prédominante n’est (encore) une démocratie, beaucoup sont des théocraties, où se maintient une loi moyenâgeuse qui maintient les femmes dans une position de servitude (quand elle n’encourage pas la pédophilie). Cherchez la phrase « comment battre sa femme » sur You tube, et vous serez servis… Il faut espérer qu’un jour, toute cette partie du monde va reprendre la place qui lui revient. Le devenir d’un pays ne se joue pas dans les centres religieux, mais dans les universités, elle se joue aussi sur la capacité à accepter l’autre, même si de sexe ou de couleur différent, et le fait de savoir que nous sommes tous, identiques, sur la même planète, à en partager les ressources.

Contraste étonnant avec l'état d'Israel, état "légal" mais sa création est certainement une des choses la plus immorale jamais organisée au niveau international. En guerre quasi permanente depuis sa création, ayant délogé des milliers de personnes qui ne demandaient rien, il a su néanmoins développer des universités, et donc les chercheurs et ingénieurs qui ont permis à leur technologie la survie de l'état dans un rapport démographique supérieur à 1 à 10 (dix fois plus de voisins qui souhaiteraient voir cet état disparaître par rapport au nombre d'israéliens). Il n'y a pas d'autre solution possible qu'une guerre permanente, tant que les États Unis d'Amérique supporteront à coup de millions de dollars chaque année cet état basé sur la croyance en une religion antique, tant que les pays musulmans aux alentours resteront dans leur déficit technologique, et tant que la démographie des deux religions s'affrontant restera dans le même rapport. Rapport dans le sens de 10 fois moins de population, mais 10 fois plus de victimes de l'autre côté lors d'affrontements. L'abandon des religions de chaque côté est la _seule_ solution permettant d'arriver à une paix, solution largement improbable néanmoins. Promulguer des lois encourageant les mariages mixtes serait un premier pas pacifique vers la résolution de la situation. Deux clans racistes (les uns considérant les autres comme des êtres impurs) n'arrêteront jamais de s’entre-tuer. A quand un sursaut d'intelligence ? Certainement pas l'élection d'un gouvernement musulman en Egypte... Le tout  est à pleurer.

Les Etats Unis sont à la fois le pays où la fréquentation des églises est le plus élevé, et un de ceux où il y a le plus de crimes et d'inégalité sociales, mais, également, où il y a les meilleures universités au monde, c'est "malgré tout" un pays développé. Mais dans certains états on étudie le créationnisme au même titre que l'évolution, l'avortement y est encore très difficile, et il s'y trouve plus de sectes qu'un évêque peut en bénir :). On ne peut, de manière relative, que comparer le progressisme de l'église catholique, qui se tient au courant des avancées scientifiques et qui a permis, peut être à contrecœur, le développement de la société moderne, par rapport à ses sociétés attardées, ou à la place d'apprendre quelque chose d'utile, on apprend par cœur les sourates du Coran. Il coûte cher, très cher, de croire des conneries et de ne faire aucun effort pour en sortir. 

- La cosmologie moderne a détruit les cosmogonies anciennes. Il est clair que ceux qui ont écrits tous les textes sacrés, dans toutes les cultures, l'ont fait avec une connaissance très mauvaise de notre univers et sous l'influence de drogues plus ou moins puissantes. Beaucoup ne sont que des reprises de textes anciens, ré-assaisonnées à la sauce de l'époque. Elles n'ont aucune relation avec la nature réelle des choses, parce qu'à l'époque, personne n'était capable de connaître la nature réelle de l'univers. Ils se sont basés sur les apparences, et la nature est vicieuse, tout ce que nous voyons est faux, à moins de l’étudier dans le détail avec la technologie adéquate et la procédure adéquate. Il y a aujourd'hui une somme de connaissances qui n'est pas négociable : La terre n'est pas plate, l'univers est beaucoup plus énorme que ce que nous pouvons imaginer, il est complètement inapte à la vie sauf dans des sous sous niches écologiques comme la Terre, et il est évident que l'univers n'a pas été fait pour nous, ni pour seulement certains d'entre nous. Il est intenable au 21ème siècle d'avoir encore des imbéciles racistes (ou religionistes ?) qui séparent le monde entre nous et les autres, les purs et les impurs, etc... Les mêmes qui crient au moindre fait raciste (à condition bien sûr qu'il soit dans le sens blancs agressant des noirs ) ne font absolument rien pour lutter contre les religions qui sont le premier vecteur de racisme dans le monde, conséquence logique de leur vision antique du monde, le monde c'est moi et 100 bornes autour de moi, les étrangers qui ne sont pas comme moi sont dangereux.

- Nous sommes tous humains et fonctionnons tous en gros de la même manière. Il n'y a pas d'être purs et impurs, et que vous vous comportiez comme la plus adorable des personnes ou le dernier des salops, vous mourrez de la même façon, et votre corps se décomposera, il n'y a pas d'enfer ou de paradis. Le fait que nous n'ayons aucune quête à faire vers une "pureté" (récompensée comme il se doit par le "bon" dieu... :)), le fait que nous ne soyons pas l'objet de toute la création est un avantage fantastique. Chacun doit tenter de vivre au mieux sa vie, et profiter du peu de temps pendant lequel notre corps fonctionne si possible en harmonie avec son entourage. Ceci nous responsabilise : Ce que je fais, je le fais, et je ne le fais pas ni pour un dieu, ni à cause d'un dieu, qui de toute façon n'existe pas.

- La cosmologie moderne détruit-elle la moralité ? Non. Là aussi, nous avons fait des progrès, et la psychologie a tout de même fait des avancées qu’il est difficile de rejeter. Si nous regardons les choses dont nous pouvons être à peu près sûrs aujourd'hui, nous voyons que ce qui s'est passé sur Terre est très bien mais n'est certainement pas lié à l'existence de l'univers. Autrement dit il semble très difficile (je suis, pour une fois, poli et modéré) d'imaginer qu'il y a eu un créateur qui a pensé et fait l'univers de façon à ce que 14 milliards d'années plus tard il y ait la vie sur terre. La vision moderne du monde implique un certain nombre d'idées. Nous sommes tous sur la même Terre. L'endroit le plus proche avec des conditions aussi bonnes (si il existe) est apparemment très très lointain de nous. Dire que cet endroit est et restera inaccessible pour les humains est un doux euphémisme. Il n’y a pas de race « élue des dieux ». Nous sommes tous issus du même accident de la nature. Tout discours censé sur la nature (celle que nous connaissons) devrait rejeter de prime abord les discours imaginés par des pépés qui fumaient des pétards il y a plusieurs milliers d’années alors que l’on avait toutes les raisons de penser que la terre était plate. La moralité, et la justice sont définis par une loi qui doit rester séparée des reliquats de la religion et l’intelligence doit amener à la disparition celles-ci, et ce d’autant que la plupart des religions, sous prétexte de respect de textes soit disant sacrés défendent des idées immorales (le mariage forcé des petites filles dans le monde musulman, la position de l’église sur la contraception, etc…).

- Le pouvoir politique n’a aucune relation avec le cosmos. Il semble indispensable d’avoir à terme un pouvoir politique mondial de façon à gérer les problèmes qui sont d'envergure mondiale. Doit-il être laissé dans les mains d’individus au système hormonal défaillant (un jour quand je serai grand je serai président du monde…, bon, je ne serais jamais grand, mais je serais quand même président). Non, il reste à inventer un système juste et adapté. Les décisions locales prises au niveau local, et les décisions globales au niveau global. Si possible par des personnes dont c'est le domaine de compétence.

- Dans l'histoire de la lutte contre les pouvoirs, l'humanité est arrivée à grand peine à se libérer de la monarchie, mais souvent pour la remplacer par une pseudo monarchie, elle ne s'est libérée que partiellement du pouvoir religieux (du moins dans le monde occidental), et elle aura énormément de problème à se libérer du pouvoir militaire, et encore plus du pouvoir financier. Il y a encore pas mal de travail avant de stabiliser la société humaine...

- A l'heure où nous arrivons à l'épuisement progressif de nos ressources, à l'heure où la science a permis d'améliorer tellement nos conditions de vie, et notamment notre taux de natalité, la surpopulation fait que nous allons dans le mur, et à pleine vitesse. Personnellement je reste assez effaré de voir les choix qui sont faits, tout se passe comme si les gens dont c'est la fonction de prévoir ne voyaient absolument rien. Le seul moyen de subsister dans des conditions à peu près bonne aujourd'hui est de limiter la natalité. Sujet tabou s'il en est. En France on continue à aider les familles nombreuses alors qu'il faudrait les taxer. De la même manière dont on ne peut pas laisser les choix politiques dans les mains d'intérêts privés (ce qui se passe en pratique, parce que ceux qui payent les campagnes électorales en général attendent un retour de leurs largesses), il semble peu prudent de laisser "réellement" le pouvoir au peuple faute de naviguer à vue et de prendre des décisions sans analyser correctement d'une part les données objectives, lorsqu'on les a, et d'autre part d'être capable d'estimer les conséquences probables, quand elles sont "connaissables/estimables". Vive la dictature éclairée ! Dans le contexte, je pense que le gouvernement chinois a plus de chance de continuer à progresser que les démocraties représentatives mal représentées dans lesquelles nous vivons.

- Le pouvoir religieux est bidon et on ne devrait pas reconnaître (accepter de traiter avec) des états théocratiques. "vous souhaitez vivre comme dans l'antiquité, nous pas". "Vous ne laissez pas les femmes conduire ou étudier, nous ne traitons pas avec vous". Recevoir le dalai lama est une insulte à l'intelligence de premier ordre. Recevoir les représentants d'un parti politique laïc du Tibet est plus que souhaitable. On ne traite pas avec quelqu'un qui ne ferait qu'empirer la situation des tibétains s'il était mis au pouvoir. Dans certains pays, pauvres de surcroît, le nombre de moines est en gros 2/5 de la population en état de travailler. Donc les 3/5 de cette population doit travailler pour ces idiots qui prient. Or on sait que dans le contexte, la prière n'a jamais fait progresser quoique ce soit, d'une part parce qu'il n'y a personne de l'autre côté de la prière, et que si ça marchait, vu le nombre de prières, certains pays sud asiatiques seraient pour sûr les plus riches du monde...

- Dans le même contexte, le pouvoir militaire et tout le complexe industriel l'entourant, qui n'est qu'une machine de mort, est hors de propos. Les sommes dépensées dans le domaine sont exorbitantes (astronomiques ?), et les mêmes sommes pourraient directement être investies dans le développement et l'éducation de certains pays, avec un rendement bien supérieur. La guerre d'Afghanistan en est un bon exemple : foutage de gueule du premier ordre (parce que les mêmes compagnies qui équipent les armées sur place vendent indirectement également aux talibans), des dizaines de milliers de morts inutiles. La même quantité d'argent aurait permis d'ouvrir des écoles laïques (quitte à nourrir les enfants gratuitement, ce que font les talibans par ailleurs, mais dans certaines des madrassas ).

- Revenons au sujet : Rien ne garantit que nous saurons un jour comment s'est formé l'univers. Nous savons qu'il n'avait pas vocation à développer la vie, nous savons qu'il est très grand et existe depuis très très longtemps, mais plus nous apprenons, plus nous en venons à accepter l'idée que nous ne saurons peut être pas comment tout s'est fait. Comme disait Miles Davis, "so what ?". Autant accepter notre situation de survivants sur notre planète au plus vite, de façon à la gérer au mieux plutôt que de penser encore l'univers comme les personnes du moyen âge, et surtout en termes de conquêtes d'une race sur l'autre, profiter du territoire du voisin, etc... Les américains construisent aujourd'hui des murs sur la frontière mexicaine, qu'ils devront franchir à la prochaine glaciation...

- La matière en tant que telle ne disparaît pas de la terre. Mais les formes sous lesquelles elle se présente évoluent. Les ressources naturelles sont de plus en plus difficiles à trouver. Donc coûtent forcément de plus en plus chères. Au départ on récupère le pétrole à la surface de la terre, puis on fait des puits, puis ces puits sont de plus en plus profonds, puis on va récolter des sables bitumineux. Lorsque le pétrole est utilisé, les atomes de carbones, d'hydrogène etc... existent encore, mais plus sous la même forme. Il semble difficile d'imaginer que la vie que nous connaissons actuellement va pouvoir  continuer sous sa forme actuelle. Il est nécessaire, même urgent, de modifier nos habitudes. De toutes façons nous devrons le faire. On trouve là une limite au système capitaliste, dont la recherche du profit n'est pas dans l'ordre de la nature. Trop souvent le capitalisme se comporte comme un cancer, consommant, consommant, jusqu'à la mort du corps dont il vivait. Il y a une relation de proportion entre le nombre de consommateurs et la durée de notre civilisation. Nous pouvons faire vivre 10 milliards de personnes pendant 100 ans, ou un milliard pendant 1000 ans, ou peut être 10000 ans si chaque être humain consomme 10 fois moins qu'actuellement. On peut compter sur les progrès technologiques pour nous aider, et l'idéal serait d'arriver à des générations auto-suffisantes, laissant la terre dans l'état où elle l'ont trouvées à leur arrivée. Dans l'immédiat, le contrôle des naissances semble le seul moyen "doux" capable de limiter l'emballement des catastrophes qui nous attendent. Il semble ridicule de parler de réchauffement climatique alors que celui ci n'est qu'une conséquence de la surpopulation humaine. Or actuellement personne ne parle de l'urgence d'un contrôle des naissances sur la Terre. On parle de réchauffement global, on l'attribue correctement aux humains, mais on ne remet pas en cause la croissance démographique.. Quelque part, il y a quelque chose de faux dans le raisonnement.

- Le progrès ne se fait que si nous travaillons tous ensemble. Tant que l'humanité n'est qu'une somme de tribus, elle reste dans la préhistoire. La mise en place des pouvoirs va imposer au fur et à mesure la création des états, et avec elle la création et la diffusion de la science. Tous les pays où l'ont parle encore de tribus sont des pays sous développés. Aujourd'hui, nous dépendons tous de tout le monde, et toute découverte et progrès technologique profite rapidement à tout le monde. De la même manière, lorsqu'un état commet une erreur, il n'en supporte pas généralement les conséquences seul, il y a interaction au niveau mondial (on peut citer la destruction de la forêt amazonienne, l'élection d'un idiot comme Georges W. Bush, les fondamentalistes de tout bord (en Israël, chez les talibans, etc...).

- La science a permis l'explosion démographique actuelle, et elle semble à même de résoudre les problèmes, si elle est capable de se faire entendre et de faire appliquer des décisions drastiques. L’application de méthodes scientifiques au gouvernement mondial ne semble pas une idiotie. Dans tous les cas de figure, tenter de calculer un peu à l’avance les effets de telle ou telle mesure ne doit pas être beaucoup plus inefficace que de laisser des imbéciles gouverner au feeling ou au sondage. Sinon les religions semblent aussi capables de résoudre les problèmes actuels, mais une guerre mondiale ne semble pas la solution la plus économique (à tous points de vue). Au niveau de population actuelle, elle semble même inefficace. Tuer 1 milliard de personnes ne diminuerait le nombre d’humains que d’une quinzaine de pour-cent… et donc ne sert à rien.

- Nous sommes dans une situation quasi paradoxale, où une bonne majorité des humains pensent que l'univers a été crée il y a quelques milliers d'années et qu'après leur mort, il y aura une éternité. En réalité, l'univers existe depuis une éternité (14 milliards d'années c'est une éternité) et à la vitesse à laquelle nous détruisons la terre, faute de contrôler notre consommation et notre démographie, l'humanité ne va pas durer plus de quelques milliers d'années...

- Il nous faut faire le choix du doute. Les religions nous proposent des réponses à tout, mais hélas elles sont toutes fausses. La science ne donne pas des réponses à tout, mais elle permet d'avancer. La première étape vers le progrès est d'admettre que nos prédécesseurs n'étaient pas parfaits (nous non plus d'ailleurs), mais nous pouvons progresser. Si tout a déjà été expliqué, nous retournons dans nos grottes. Si tout reste à expliquer, continuons à chercher et à progresser, et à gérer l'humanité de façon rationnelle. Nous avons découvert un univers qui n'est pas à notre mesure, qui n'a pas été fait pour nous, mais cette information ne nous empêche pas de vivre le peu de temps de conscience dont nous disposons de manière intelligente. Bien au contraire. Cette prise de conscience permet de se libérer de forces dominatrices inutiles (les religions), peut être un jour de gérer nos sociétés de façon démocratique (via internet, suppression des députés, sénateurs et autres pseudo représentants d'eux mêmes) et même un jour d'investir les sommes colossales gaspillées dans la guerre dans l'éducation. 

- Reste également les problèmes liés à la mort, et la mienne en particulier. Personnellement (étant mécréant), je n’imagine pas mon absence après ma mort très différente à celle qui présidait avant ma naissance. Une anesthésie générale donne une assez bonne idée de « l’in-conscience ». Je disparais un moment durant l’opération. Maintenant si l’idée de la vie éternelle est quelque part rassurante, elle ne l’est que pour l’imbécile qui ne réfléchit pas. Si on tend à augmenter la durée de la vraie vie (active, en bonne santé), on comprend très bien que l’immortalité est synonyme d’inactivité, remettre au siècle suivant ce qu’on aurait pu faire aujourd’hui. La mort nous donne une raison de profiter de la vie. Et finalement très peu de croyants s’empressent d’aller rejoindre leur créateur. Il y a bien quelques tarés fanatiques qui pensent arranger la situation politique de leur pays en se faisant sauter et en essayant d’emporter quelques innocents avec eux. L’arrivée au paradis, 72 vierges qui les attendent (là encore, expression débile des relations entre hommes et femmes dans ce genre de société arriérée par la religion). Évidemment l’histoire ne dit pas si une femme terroriste arrivant au ciel (hé, hé, on y revient, il n'y a pas de "ciel"...) récupère immédiatement un troupeau de 72 puceaux boutonneux poursuivant ses restes fumants sur une musique de Benny Hill…

Dans l'immédiat, je vais vous laisser à vos réflexions, en vous laissant avec une autre musique qui a été écrite il y a 40 ans et qui reste pertinente...

Imagine there's no heaven,
It's easy if you try,
No hell below us,
Above us only sky,
Imagine all the people
living for today...

Imagine there's no countries,
It isnt hard to do,
Nothing to kill or die for,
No religion too,
Imagine all the people
living life in peace...

Imagine no possesions,
I wonder if you can,
No need for greed or hunger,
A brotherhood of man,
Imagine all the people
Sharing all the world...

You may say Im a dreamer,
but I'm not the only one,
I hope some day you'll join us,
And the world will live as one.

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